J’ai entendu : Anna B Savage – EP

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Anna B Savage, la sincérité à l’état brut…

Elle s’avance, les yeux rivés au sol, comme si elle avait peur de déranger le silence. Elle marche en scrutant un point fixe dans l’espace. On a beau se retourner, on ne voit rien. Mais son regard ne ment pas, ses yeux ne cillent pas. Il doit bien y avoir quelque chose, puisqu’elle le voit.

Elle s’arrête et son regard ne donne aucune indication supplémentaire. Elle gratte les cordes de sa guitare et, l’instant d’après, sa voix se met à jouer à cache-cache avec le silence. Ses murmures sont des coups de tonnerre qui font trembler les édifices dans lesquels nous nous cachions. On ne sait pas si elle se parle à elle-même, à un ami imaginaire ou si c’est à nous qu’elle s’adresse.

On se demande si elle va en rester là. Mais, au moment où on s’y attend le moins, ses doigts lacèrent les cordes et sa voix devient feulement. 0n dirait qu’elle sort d’elle-même. Comme si elle s’auto-exorcisait.

Anna B SavageC’est sans doute pour ça qu’elle fait de la musique, Anna B Savage : pour extraire ses démons. Et, pour y parvenir, la Londonienne n’a pas besoin d’artifices. Dès qu’elle chante, la sincérité est tellement palpable qu’elle abolit les distances. L’Anglaise livre, dans un dénuement presque ascétique, des émotions d’une troublante pureté. Difficile de ne pas s’en trouver bouleversé.

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