Christophe et ses vertigineux vestiges

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Christophe. Les Vestiges du Chaos. Rien que le titre, c’est déjà la poésie. Et je ne vous parle pas du reste. Enfin, si… si j’y arrive.

Christophe et moi, et mois, émois

J’écris, je crois. Je ne suis sûr de rien. Je griffonne quelques mots et je les efface. Je lis mes ratures, mes ratés. Et je m’éreinte à force d’hésiter. Mes mots font le beau, font le mort. Ils sont toujours trop fous ou trop flous. J’ai beau les tordre dans tous les sens, ils n’épousent pas les courbes de mes pensées. Alors j’abandonne, de guerre lasse. Je les laisse faire n’importe quoi et je m’en vais n’importe où. Je penche, donc je fuis. Mais je sais qu’à mon retour, ils seront encore là. Christophe et Les Vestiges du chaos.

J’écris, je crois. J’écoute en boucles le disque de Christophe depuis si longtemps que je ne sais même plus qui écrit ces mots. Plusieurs mois se sont écoulés. Ce soir, le moi de janvier reprend les esquisses du moi de septembre. Je reconstruis mon édifice sur Les vestiges du chaos, à la sueur de mon front. Je pense, donc j’essuie les bavures et les erreurs. “Définitivement, je suis vivant”. Autour de moi, des boules de papier froissé, des bouteilles à la mer et des mots qui ne me disaient rien.

Christophe

Christophe, l’échappé beau

J’écris, je crois. J’ai Christophe dans les oreilles. Je ne sais pas où je vais ni si j’y arriverai un jour. Je tourne en rond et les mots coulent comme des larmes oubliées. Je compose des petits haïkus et je les colle en patchwork. La vie, la musique, l’écriture même, rien n’est écrit. Tout est là, à fleur de peau, prêt à être découvert. Par hasard ou par tâtonnements. Jetés les plans, aux oubliettes. Je ferme les yeux et je m’abandonne. J’accepte de perdre le contrôle. Tant pis si ça n’a pas de sens. Je ne le fais pas pour vous, de toute façon.

Pour moi, c’est ça, Christophe. Un mec qui ne calcule pas. Je l’ai toujours trouvé décalé, à contretemps. Droit dans ses bottes et un peu bancal. Amoureux flou. Sur la pochette des Vestiges du Chaos, son reflet prend la fuite et lui, il a l’air ailleurs, pensif, absorbé. C’est sa façon à lui d’être au monde, tout en s’en préservant. Du haut de son drone, il échappe aux pesanteurs, aux modes, au chaos. Quand la laideur gagne du terrain, il fait un pas de côté mais il est toujours là malgré tout.

Souvenirs à la surface

Sur ce treizième album, Christophe plonge la tête dans ses souvenirs. Il les remonte à la surface, encore frémissants, et les réanime de son souffle de voix si reconnaissable.  L’enfance, l’adolescence, l’innocence perdue, la vie à cent à l’heure sur les boulevards, Christophe conjugue le passé au présent. Il en tire treize instantanés en couleur, beaux, vertigineux, abyssaux, dangereux.

Je n’écris plus, je crois. C’est la musique de Christophe qui m’écrit. Elle me précipite dans des gouffres puis me satellise en orbite stationnaire. Sa poésie est plus puissante, plus profonde, plus insaisissable que tout ce que mes mots pourraient en dire. Alors, je m’incline, entre stupeur et tremblements, terrassé par la grâce. Hormis le morceau final, avec Orties, qui trouble un peu la fête, on flirte en permanence avec le sublime.

Retrouvez Christophe sur Facebook et sur son site officiel

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