J’ai entendu : Communions – EP

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Où il est question de sapins déracinés, de cuillère à huîtres, de la manie de faire des listes et d’un pays merveilleux où personne n’est moche…

La fin de l’année approche. J’attends avec impatience le moment de noyer 2015 dans l’alcool. Chienne d’année, tu auras été pourrie jusqu’à l’os, du 7 janvier au 13 novembre. 2015, je te prends, je te baise et je te jette aux ordures, c’est tout ce que tu mérites. De toute façon, je ne supporte pas les fins d’année. Les gens sont moches et ils font la gueule. On déracine des sapins pour les habiller en reines de bal à deux balles. Et puis, cette année, entre le Marché de Noël et l’état d’urgence, pas moyen de trouver une place pour se garer en centre-ville.

Autre chose qui me débecte dans les fins d’année, c’est cette manie qu’ont les gens de faire des listes. Si tu crois au Père Noël, tu fais ta liste. Si tu prépares le réveillon, tu fais ta liste. Si tu fais de la chronique musicale, tu fais ta liste. Moi, à chaque fois que je vois un classement des 50 meilleurs disques de l’année, j’ai envie d’insulter les gratte-papiers qui l’ont pondue. Pour peu qu’ils y mettent du Daft Punk, du Christine & The Queens, du Fauve ou du Stromae, je songe à leur arracher les deux yeux avec une cuillère à huîtres. La musique n’est pas un putain de concours de beauté. Alors, de grâce, ne me tentez pas !

CommunionsLes Danois de Communions ne figureront donc pas dans ma pas de liste de fin d’année des meilleurs disques de cette année tout pourrie. Undskyld, les communiants ! Ce n’est pas de votre faute. Avec vos bouilles d’angelots, je vous aurais donné le bon Dieu sans confession. Non seulement vous venez d’un pays merveilleux où personne n’est moche mais, en plus, votre musique m’a rendu accro dès la première écoute, ce qui arrive de plus en plus rarement à mes oreilles blasées.

Non, vraiment, vous avez tout pour plaire. En fait, vous avez tout pigé. Une dose de psychédélisme à la Brian Jonestown Massacre des grandes heures, un peu de l’esprit baggy des Stone Roses, une science aiguisée de la mélodie, une façon bien scandinave de prendre votre temps et d’occuper l’espace. Vous réussissez à sonner 80’s, 90’s et so 2k15 à la fois, ce qui n’est jamais gagné d’avance. Comme le jeune homme sur la pochette de votre EP, vous scrutez l’horizon avec détermination, comme si rien n’allait pouvoir vous arrêter. En 22 minutes de musique, vous avez presque réussi à me réconcilier avec 2015. Merci les Communions !

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