J’ai entendu : Gold Class – It’s You

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Où il est question de ta lettre, du côté obscur, de l’état d’urgence et du feu de la cheminée…

On a tout essayé. Mais le temps ne change rien à l’affaire. Il y a des jours comme ça où le ciel est un peu plus bas, un peu plus gris. Il y a des jours comme ça où la nuit gagne du terrain. Il fait froid, je me sens seul, la bouteille est à moitié vide, les cendriers à moitié pleins. Et je pleure en souvenir du temps d’avant.

Je relis ta lettre à l’endroit, à l’envers. Les mots claquent dans mon esprit comme une averse de grêles. Tu parles de trahison, tu parles de mépris et d’autres mots encore, que je comprends mais que je n’arrive pas à relier à nos souvenirs. Dis-moi : à quel moment sommes-nous passés du côté obscur ?

Devant tant de froideur, je sens l’incendie monter en moi. Si je laissais ce feu me consumer, je brûlerais ton nom, ton avenir et tout ce qui compte à tes yeux, je salirais ta réputation, ton image, ton honneur. Je poserais mes mains autour de ton cou, une dernière fois. Tu ne l’aurais pas volé, avoue. Parce que c’est moi. Parce que c’est toi.

Gold Class

Je relis ta lettre et j’écoute la musique de Gold Class. Les Australiens lacèrent la pièce à coups de riffs cinglants. Ce sont autant de piques, d’échardes, de poignards pour crever les abcès et faire sortir le pus. L’état d’urgence est déclaré depuis longtemps quand la voix d’Adam Curley émerge du chaos. Au plus fort de la bataille, cette voix, c’est comme une main de velours dans un gant de fer, c’est comme un ange qui brûlerait en enfer. C’est celle d’un grand garçon qui cherche ses illusions au milieu des gravats.

Curley chante comme si tout partait en lattes, comme si le décor autour de lui était sur le point de s’effondrer et comme si sa voix était le seul rempart contre la déliquescence. Au fond, tant qu’on est debout et qu’on peut encore ouvrir sa gueule, c’est qu’on n’est pas mort.

Même si mon monde est en ruines, même si tes mots me glacent le sang, je veux brûler encore de toutes mes flammes, de toutes mes lumières. Une dernière fois, je relis ta lettre avant de la jeter dans le feu de la cheminée.

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