J’ai 8 secondes pour vous dire ce que j’ai gardé jalousement pour moi pendant près d’un an : The Wooden Wolf a sorti un deuxième album. Oh, pas le genre de disques qu’on écoute dans les ports pour se donner courage avant de prendre la mer. Non, plutôt le genre de complaintes pour marin solitaire torché à la gnôle dans sa cabine.

Mais, ce soir, il se trouve que j’ai froid, que j’ai la crève, que j’ai passé une journée merdique et que je n’ai qu’une seule envie : sortir de ma tanière, regarder la lune droit dans les yeux, la traiter de salope égoïste et me saouler jusqu’au caniveau comme un vieux bateau ivre.

Je roulerai des pelles à la première solitude venue puis, à genoux, le bide en vrac, les yeux dans le vide, je m’en irai finir la nuit au cimetière des heures perdues. Aux portes de l’inconscience, j’entendrai cette voix qui en a vu d’autres et sa guitare en sanglots. Loup en bois pour gueules de bois, The Wooden Wolf viendra me sauver, béquille providentielle.

Il me parlera de moi, et je l’écouterai. Je boirai ses paroles, je me réchaufferai à son feu et, imperceptiblement, je me sentirai mieux, moins seul, plus vivant. Quand les lumières s’éteindront, je poserai ma tête sur son épaule et, ensemble, nous traverserons la nuit. Notre fragile embarcation, nous l’appellerons Nocturnes & Other Songs Op.2…