J’ai écouté, j’ai pas aimé : Fauve

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Tout le monde nous casse les oreilles avec Fauve. Confirmation à l’écoute : Fauve casse les oreilles…

Des semaines et des semaines qu’on nous rebat les oreilles avec ça. Fauve, le nouveau phénomène à la mode s’étale à longueur d’articles. Ils affolent labels et salles de concert, nous dit-on par ci. Porte-paroles d’une génération en manque de repères, peut-on lire par là. Ils portent à bout de bras la fureur de vivre. Ils refusent les règles du jeu médiatique et incarneraient, selon certains, le renouveau du rock avec leurs textes brutaux et chargés d’énergie sexuelle. Heureusement que le “in” devant le “rocks” peut aussi s’entendre comme un préfixe privatif. Si c’est ça l’avenir du rock, alors le rock est moribond et il est temps de se porter à son chevet. Quoi ? Un mec qui ne sait même pas chanter récite son journal intime sur des instrumentations d’une affligeante banalité et voilà qu’on crie au génie. Il faut vraiment avoir la cervelle cryogénisée pour se laisser berner par ce Blizzard qui se profile à l’horizon. Avec la complaisance de médias qui s’intéressent plus à l’emballage qu’au contenu, Fauve est en passe de réaliser le hold-up parfait. Il est temps de remettre les pendules à l’heure.

Quand je lis que Fauve se caractérise par “un refus constructif des codes médiatiques et du consensus”, j’éprouve une irrépressible envie d’avaler mon chapeau. Le refus de montrer sa trogne et la volonté de créer une esthétique immédiatement reconnaissable, Wu Lyf avait fait le même coup il y a deux ans à peine. Les journalistes ont-ils à ce point une mémoire de poisson rouge ? Et pourquoi accorderait-on une telle importance à l’identité visuelle si l’on n’a pas l’intention de jouer le jeu médiatique ? Se draper dans le mystère pour susciter l’intérêt, c’est une méthode vieille comme la lune. A moins d’être con comme l’astre en question ou comme un journaliste des Inrocks, on ne devrait pas tomber aussi vite dans le panneau. Fauve est une coquille vide. Sous leurs abords mordants, se cachent en réalité des dents de lait. Leurs textes sont les choses les plus creuses que j’ai lues depuis des lustres. On dirait de la prose de lycéen dépressif. C’est de la branlette d’éjaculateur précoce. Aucune poésie, aucune vision. Rien. Ils sont le reflet d’existences vides d’enfants des beaux quartiers qui n’ont jamais connu la souffrance mais s’autorisent quand même à donner des leçons de vie. Ils arborent en grand le symbole de la différence mais sont tellement consensuels dans leurs aspirations que c’en est désespérant. En guise de brutalité, ils sont comme ces lâches qui menacent de se suicider en se taillant les veines avec un couteau en plastique. Ils respirent la fausseté, l’arrivisme et l’opportunisme. Allez, au panier !

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