J’ai écouté, j’ai pas aimé : Gotye – Making Mirrors

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Cher lecteur, toi qui me lis, confortablement installé au fond d’un canapé moelleux, une tasse de tisane menthe/verveine à la main, tout en caressant d’une main distraite le chat ronronnant qui, comme tous les soirs, s’endort à tes pieds, tu n’imagines pas un seul instant le calvaire qu’il me faut endurer pour te proposer régulièrement un nouvel épisode de cette rubrique. Ne vois-tu pas à quel point je souffre le martyre à l’écoute de ces abominations, de ces monstruosités sonores? Lorsque je vois des artistes au talent incommensurable végéter des années durant dans l’anonymat le plus complet alors que, dans le même temps, les maisons de disque, bien aidées par une presse paresseuse, font leurs choux gras d’avortons minables à l’égo gonflé comme un ballon de baudruche, je fulmine. Et si ma conscience journalistique m’oblige à écouter de bout en bout les disques que je chronique, ça ne va pas toujours sans nausées, douleurs et hauts-le-cœur. Je vous laisse imaginer mon état de santé après avoir ingurgité la totalité de l’album Making Mirrors de Gotye. Je me sens comme un enfant qu’on vient de forcer à finir une assiette de brocolis remplie à ras-bord, mais en mille fois pire.
Gotye est né en Belgique il y a 31 ans et vit en Australie depuis l’âge de 2 ans. Son vrai prénom, c’est Wally, mais c’était déjà pris par un robot. Alors il a opté pour Gauthier. Mais comme l’orthographe du prénom était un peu trop compliquée pour lui, c’est devenu Gotye. Après avoir commis deux albums qui ont affolé les charts australiens, le voilà qui débarque dans nos contrées avec ce sordide et détestable Making Mirrors qui n’a pas fini de nous casser les oreilles, pour ne pas dire les glandes génitales masculines. C’est d’autant plus dommage que l’Australie regorge par ailleurs d’artistes indépendants bourrés de talent. Franchement, Making Mirrors est un désastre d’un bout à l’autre et risque fort d’être indétrônable pour la première place de mon top des disques ronflants et surcotés de l’année 2012. Être capable de passer deux ans à fabriquer un disque dans lequel on ne trouve aucune idée originale, c’est quand même une véritable prouesse. Cet album n’est qu’un long et douloureux empilage de poncifs. On a déjà tout entendu ailleurs mais Gotye, en son for intérieur, est persuadé qu’il explore de nouveaux territoires musicaux. Une telle naïveté, ça confine à la connerie. C’est vrai que personne avant lui n’avait pensé à utiliser un sampler ou à inventer le reggae. Heureusement qu’il est là, Gotye! Il est au sampler ce que mon fils d’un an est au xylophone. Enthousiaste, frénétique, débordant d’énergie, il en use à tort et à travers mais tous ses efforts restent totalement dénués de musicalité. Il avoue en interview être aux limites de ses capacités. Rassurez-nous, c’est une blague belge? 

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