J’ai écouté, j’ai pas aimé : Lescop

Browse By

La revoilà enfin la rubrique tant honnie, celle qui décoche avec une précision métronomique ses flèches empoisonnées sur les baudruches qui infestent l’univers musical. Je sais, ça fait longtemps que je n’avais pas sorti la grosse artillerie pour tirer à boulets rouges sur un fâcheux avorton. Mais, là, je suis malade, mal luné et facilement irritable, et la débauche d’énergie des journalistes des Nains Rauques à défendre l’indéfendable m’a paru tellement suspecte que j’ai cru bon de sortir de ma réserve pour te mettre en garde, ami lecteur, contre l’arnaque discographique de l’année. Bien décidé à aller chercher le renouveau de la scène rock française jusque dans les chiottes, l’hebdomadaire musical de référence vient en effet de sortir de son trou une espèce de freluquet grisâtre, indigne d’un karaoké de province. La chose, ou l’individu si vous préférez, s’appelle Lescop. Lescop – et non pas Le Spok, même si tous les deux ont en commun de tirer une gueule de six pieds de long – est enfin sorti d’Asyl, mais, de toute évidence, n’est pas encore guéri. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il a des amis haut placés à la rédaction des Nains Rauques qui, non contents de s’être discrédités avec Lou Doillon, remettent l’ouvrage sur le métier pour un énième plantage. 

Tirons vite la chasse d’eau sur ce disque grotesque. Le garçon chante mal, avec une voix d’adolescent post-pubère, des paroles peu inspirées, sur des musiques d’une platitude contre laquelle même la Belgique ne saurait lutter. Il se revendique de Joy Division. Qu’il retourne à  ces chères études avant que Ian Curtis ne se retourne dans sa tombe. Il n’a ni la voix, ni l’écriture, ni le charisme, ni la gestuelle, ni l’intensité de son idole. J’ai écouté l’album de Lescop. Deux fois. Premier constat : ça n’a pas guéri ma gastro. Deuxième constat : autant écouter un compte-rendu d’audience ou une lecture publique d’annuaire. Troisième constat : c’est un nouveau sketch des Inconnus? Non seulement c’est du déjà-vu de A à Z. Taxi Girl, Etienne Daho, The Cure, Joy Division, tout y passe à la moulinette. On imagine bien Lescop en jeune fan transi patientant de longues heures dans la file d’attente pour admirer ses idoles. Le problème, c’est qu’il n’a pas grandi, n’a rien digéré, rien assimilé. Il se contente de balancer des recettes toutes faites en misant sur son attitude de pseudo beau-gosse ténébreux. Ça donne un disque insupportable, ronflant et assommant dont la seule utilité sera de vous faire rire ou de vous faire économiser un somnifère.

7 thoughts on “J’ai écouté, j’ai pas aimé : Lescop”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons