J’ai entendu : Employee Of The Year – 2

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Tu n’auras pas d’autre Dieu que ton employeur. Tu ne l’étrangleras point même s’il te traite de con, d’andouille ou d’incapable. Tu consacreras au moins 35 heures à l’honorer de ta précieuse force de travail et n’exigeras point le paiement de tes heures supplémentaires. 

Tu honoreras ton père et ta mère car, sans eux, tu n’aurais jamais rencontré ton employeur. Tu ne convoiteras point sa femme, sa voiture ou son compte en banque. Tu ne l’imagineras point dans des positions inadéquates. Alors, peut-être pourras-tu prétendre au titre d’Employee Of The Year.
Pour moi, c’est grillé. Pas vraiment le profil de l’employé-modèle. Mon boulot, on dirait le sud : le temps dure longtemps. Et, si je n’avais pas de la musique plein la tête, je crois bien que je regarderais ma montre toutes les cinq minutes.
Heureusement, pour les afterworks, il y a Employee Of The Year. Y a pas à dire, ces mecs-là présentent bien. C’est autre chose que le style “bûcheron canadien” des folkeux. Non, eux, ils ont l’art de la sape. Petite chemise impeccable, cravate qui va bien, classieux à souhait, le duo offre une vision élégante et romantique de la “French Touch”.
La “French Touch” – et je tiens aux guillemets tant je trouve qu’on réunit à peu près tout et n’importe quoi sous cette bannière, pourvu que ce soit français et électro – trouve, en ces deux dandys des dance-floors, des ambassadeurs de premier choix. Il y a quelque chose d’extrêmement sensuel dans la lenteur qu’ils déploient. A l’opposé du petit coup vite fait entre deux portes, la musique d’Employee Of The Year évoque plutôt deux corps qui se cherchent, se déshabillent, se découvrent lentement. Ceux qui savent appellent ça “slow touch”.

Sans précipitation, tout en délicatesse, le groove infectieux d’Employee Of The Year agit comme une drogue douce, embuant d’abord les esprits pour mieux prendre possession des corps. Engourdi, béat, sans résistance, je sens confusément que si je continue à respirer ces volutes de fumée electro-pop, je ne serai pas en état de me lever demain matin. Mais, à l’heure qu’il est, ça n’a déjà plus d’importance.

Patron, je vous présente Employee Of The Year…

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