J’ai entendu : Foxygen – …And Star Power

Browse By

Où il est question de pouffe de luxe, de suite royale, de faire fuck à des rombières et d’avoir de la suite dans ses folies…

Le succès me débecte. Regarde autour de toi, ami lecteur. Je te mets au défi de trouver quoi que ce soit qui rende aussi gros et con. Regarde-le se pavaner, celui qui a réussi, avec son costard de pingouin, sa bagnole lustrée et sa pouffe de luxe.
Le moindre crétin qui commence à monter en gamme devient aussitôt parano, paniqué à l’idée qu’un autre crétin vienne lui piquer la place. Ça fait bosser les psys et les marchands d’alarmes. Mais moi, ça me fout la gerbe. Si, un jour, j’avais mon heure de gloire et que je devienne aussi con que ces imbus bedonnants, promets-moi que tu me cracheras à la gueule. Et si ça ne suffit pas, que tu martèleras à coups de poing mon visage bouffi d’orgueil, jusqu’à ce que je reprenne mes esprits.
Le jour où je pioncerai dans la suite royale d’un palace à Paname, en guise de reconnaissance, je pisserai dans la baignoire, je vomirai dans les draps et, depuis ma fenêtre, je ferai des fuck à de vieilles rombières outrées. C’est ça le rock’n’roll. Et Foxygen l’a bien compris.
Après la bonne réception des Ambassadeurs, plutôt que de devenir pâles copies d’eux-mêmes, dictaphones en mode repeat ou rois du pétrole, Jonathan Rado et Sam France ont préféré se remettre dans leur bulle de Foxygen et se tirer une balle dans le pied avec un double-album de 82 minutes qui ressemble fort à un suicide commercial. Et là, je dis bravo. Que ces gamins trouvent le moyen, en 2014, de sortir un disque que les Inrocks adoreront détester, plutôt que de se thenationaliser, moi, ça me troue le cul.
Qu’on puisse encore, de nos jours, s’abandonner à l’excès, s’en battre les couilles, avoir de la suite dans ses folies, voilà qui est revigorant. On en oublierait presque de se demander si …And Star Power est un bon disque, ce qui est le cas la plupart du temps. Entre envolées psychédéliques et expérimentations cradingues, les deux géniaux branleurs réussissent le casse du siècle : un disque à la va-comme-je-te-pousse qui secouera, égarera, excitera, agacera mais, à la fin, ne laissera personne de marbre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons