Hugo est un artiste comme il en existe peu dans la chanson française. (Trop) rare, il s’était fait connaître en 1996 avec l’album La Formule, et notamment deux singles La Nacelle et Les Photos qui avaient à l’époque rencontré un certain succès. Puis, plus rien jusqu’en 2005 où il nous revient avec cet album étonnant, La Nuit des Balançoires. Qu’a fait Hugo pendant ces années? Je l’ignore. Mais, en tout cas, ce deuxième opus est un chef-d’œuvre d’écriture pop.

Sur des mélodies relativement simples mais subtilement arrangées, Hugo nous raconte des petites histoires, drôles, inquiétantes, cruelles, macabres. Il y a un petit goût de Tim Burton dans son univers poétique. Quelque chose de l’enfance, quelque part entre le jeu et la cruauté, comme si l’artiste refusait de grandir. Musicalement, Hugo connaît ses classiques : Brian Wilson, les Byrds. Mais ce sont surtout les textes qui font sa véritable originalité. “Je suis fou, mais pas beaucoup” chante-t-il. Juste ce grain de folie qui nous fait à chaque instant basculer vers l’étrange. Hugo est maître ès fantaisie. Il a cette capacité étonnante à chanter des atrocités sur des mélodies doucement acidulées avec cette voix haut-perchée, fragile, presque enfantine. Et puis, petit bonus, la pochette illustrée par Dupuy et Berbérian.

Un artiste hors norme, en définitive et c’est tant mieux. Un univers singulier et hautement personnel dans lequel on a hâte de se replonger tant pour son sens mélodique que pour son écriture qui lorgne aussi bien vers la littérature que vers le cinéma. 

Hugo sortira prochainement son troisième album. A suivre donc…