J’ai entendu : Lady Jane – Things We Forgot on Vacation

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Il y a des gens comme ça, qui n’ont vraiment pas de chance. Quoi qu’ils fassent, ils passent inaperçus. Ils pourraient se balader sur la place publique avec une plume dans le cul que ça n’y changerait rien.

Prenez Lady Jane, par exemple. Vous les connaissiez ? Moi non plus. Rien à faire. Ces gens-là font la plus belle musique qui soit depuis la fin des années 90 et, pourtant, ni vous ni moi n’en avions entendu parler. Soit ce sont nos oreilles qui ne traînaient pas au bon endroit au bon moment, soit ils sont particulièrement discrets. Un peu des deux sans doute. 
Bon d’accord, on ne demande pas aux musiciens de s’immoler par le feu chaque fois qu’ils sortent un album. On ne leur demande pas non plus de mourir à 27 ans pour entrer dans la légende du rock. Mais, quand un groupe est aussi bon, j’aimerais bien qu’on me prévienne, bordel…
Je devais sûrement être aux fraises quand ils sortaient leurs quatre premiers albums. Mais, le cinquième, Things We Forgot on Vacation, m’est tombé dessus comme on tombe amoureux. 
Bord de plage. Un couple d’estivants se bécotent en noir et blanc. Lui, nonchalamment adossé à l’arrière d’une 4L blanche. Elle, en maillot deux-pièces, cheveux noirs qui lui caressent le bas du dos et main qui, sans y penser, cherche son chemin sous l’élastique du bikini.
Le décor est posé. Avec Lady Jane, on part en vacances. Direction la fin des années 60. Le blues et le psychédélisme se font les yeux doux. Monsieur Blues porte sa virilité en étendard, déjà prêt à faire entendre ses grasses guitares mais, troublé par le regard langoureux de Miss Psyché, le voilà qui s’attendrit. L’autre n’en demandait pas moins. Elle minaude, roule des yeux et des hanches, pour mieux l’apprivoiser. Ces deux-là se cherchent et finissent par se trouver.
Chez Lady Jane, le blues a laissé ses habits crasseux au vestiaire. Il est propre sur lui, rasé de frais, a des manières de dandy. Le psychédélisme lui lance des œillades incendiaires. Et, dans ce tête-à-tête chargé de tension sexuelle, les Rennais tirent la couverture à eux. Les corps se frôlent, s’effleurent puis s’interpellent. Le plaisir est à portée de main. L’orgasme, proche…

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