J’ai entendu : Metronomy – The English Riviera

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Continuons notre tour d’horizon des albums qui survivront à 2011. Je vous propose de faire une petite escale sur The English Riviera avec Metronomy. Un groupe dont je n’avais absolument pas remarqué l’existence avant la sortie de cet album. Et, puis, d’un coup, ça a été l’emballement le plus complet. L’ensemble de la presse musicale nous sommait soit d’aimer soit de détester ce disque. Que dire à ceux qui n’ont pas aimé si ce n’est qu’ils devraient rapidement consulter un spécialiste des oreilles (je connais le mot mais c’est un casse-tête orthographique dans lequel je m’abstiendrai de me lancer)? 
Me voilà donc dans le camp des adorateurs. The English Riviera est sans aucun doute possible l’un des meilleurs albums sortis en 2011. Et, pourtant, à écouter ce que Joseph Mount et sa bande avaient fait avant, c’était vraiment pas gagné. Prenez leur précédent disque, Nights Out. Si vous tenez jusqu’à la fin du disque, faites un check-up médical complet. Si, en plus, vous aimez, votre cas relève de la psychiatrie. Soyons sérieux, c’est à peu près tout ce qu’on peut faire de pire musicalement sur un seul et même album. C’est gavant, pompeux, surchargé, ampoulé, niais, rébarbatif, ça donne la migraine, la nausée, la diarrhée. De quoi reléguer sans autre forme de procès Metronomy au rayon de la musique pour déficients mentaux. De quoi souhaiter aussi que Joseph Mount redevienne policier, instituteur, chômeur, tourneur-fraiseur, ou quoi que ce soit qu’il ait pu faire avant de s’improviser musicien. 
Mais, grand bien lui a pris, il a persévéré. Nul ne s’en plaint désormais et moi pas plus qu’un autre. Car, avec The English Riviera, Metronomy a trouvé son rythme de croisière. La différence entre les deux disques est stupéfiante. Mount a enfin compris que le style passe par le dépouillement. Son électro bavarde et agaçante a laissé place à une électro-pop sophistiquée et épurée. Dès les premières notes de l’album, on se sent comme envoûté par le parfum de liberté qu’exhale le disque. Un mélange savamment dosé de légèreté, d’évasion et de mélancolie. Un art raffiné du songwriting. Rarement on n’avait vu pareil champ de fleurs s’épanouir sur les ruines du passé. Au placard toutes les fioritures, tous les gimmicks pénibles du précédent disque. Maintenant, Joseph Mount s’évertue à faire éclore de petites chansons pop qui frôlent régulièrement la perfection. Dire qu’il avait ça en lui et qu’il nous l’a caché si longtemps…

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