J’ai entendu : Olympia Fields – Apollo Cries

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On m’a vu fumer le temps qui passe. On m’a vu danser, le souffle court. On m’a vu aimer plus que de raison. On m’a vu a délaissé, dévasté, célibataire, père de famille. Tout ça en moins d’une seule vie.

Si les dieux ont créé les hommes à leur image, alors ils ont dû s’y mettre à plusieurs. Ils ont dû se prendre la tête, se réconcilier autour d’un apéro, se cracher à la gueule, se rabibocher… Tout ça pour quelques milliards de petites créatures bancales comme moi.
Dernières nouvelles de l’Olympe : Apollo Cries. Apollon pleure de joie ou de tristesse. Il pleure et c’est peut-être pour ça qu’il pleut. Derrière mes fenêtres, j’écoute le nouvel EP d’Olympia Fields et le ciel est gris comme un ciel anglais.
Ce sont probablement ces mêmes cieux britanniques que les cinq Rennais scrutent à perte de vue. Si l’Olympe existe, c’est clair, c’est de l’autre côté de la Manche qu’elle se trouve.
Je dois bien l’avouer, leur premier EP m’avait laissé sur ma faim. L’énergie et l’enthousiasme étaient bien là mais l’ensemble avait un petit goût d’inachevé. Avec Apollo Cries, le quintette passe à la vitesse supérieure. Gommées les petites imperfections, la joyeuse sauvagerie du quintette est désormais mieux canalisée.

Le groupe a gagné en confiance, en maturité. Le sentiment d’urgence est toujours présent mais s’accompagne, quand nécessaire, de respirations salvatrices. C’est dans ces espaces qu’Olympia Fields trouve son équilibre et sa pleine mesure. En se laissant davantage le temps d’installer ses ambiances, le groupe se donne de l’air et renforce l’impact des parties chantées. Le titre Heroes, instrumental dans ses deux premiers tiers, illustre parfaitement ce nouvel état d’esprit.

L’une des forces de cet EP, c’est aussi de réussir, là où beaucoup se cassent les dents, à capter cette forme de mélancolie joyeuse qui caractérise la jeunesse contemporaine. Dans sa façon d’être à la fois léger et grave, Olympia Fields est en plein dans l’air du temps, au bon sens du terme. La quête de liberté est omniprésente dans leur musique. Faire sauter les verrous, s’extraire d’un certain nombre de pesanteurs, voilà tout l’enjeu de leur propos.

Échapper à la frustration, trouver de nouvelles voies là où tout semble avoir été fait et dit, voilà le défi auquel les Rennais s’attèlent et ils le font avec brio et avec un souffle nouveau. De quoi, peut-être, redonner le sourire à Apollon.

Si Apollon est du côté de Paris cette semaine, il ferait mieux d’aller voir Olympia Fields en live :
24.10.13 – PARIS – NOVORAMA PARTY – LE 114
25.10.13 – PARIS – JAAM PARTY – LE BUZZ

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