On m’a vu fumer le temps qui passe. On m’a vu danser, le souffle court. On m’a vu aimer plus que de raison. On m’a vu a délaissé, dévasté, célibataire, père de famille. Tout ça en moins d’une seule vie.
Le groupe a gagné en confiance, en maturité. Le sentiment d’urgence est toujours présent mais s’accompagne, quand nécessaire, de respirations salvatrices. C’est dans ces espaces qu’Olympia Fields trouve son équilibre et sa pleine mesure. En se laissant davantage le temps d’installer ses ambiances, le groupe se donne de l’air et renforce l’impact des parties chantées. Le titre Heroes, instrumental dans ses deux premiers tiers, illustre parfaitement ce nouvel état d’esprit.
L’une des forces de cet EP, c’est aussi de réussir, là où beaucoup se cassent les dents, à capter cette forme de mélancolie joyeuse qui caractérise la jeunesse contemporaine. Dans sa façon d’être à la fois léger et grave, Olympia Fields est en plein dans l’air du temps, au bon sens du terme. La quête de liberté est omniprésente dans leur musique. Faire sauter les verrous, s’extraire d’un certain nombre de pesanteurs, voilà tout l’enjeu de leur propos.
Échapper à la frustration, trouver de nouvelles voies là où tout semble avoir été fait et dit, voilà le défi auquel les Rennais s’attèlent et ils le font avec brio et avec un souffle nouveau. De quoi, peut-être, redonner le sourire à Apollon.
Si Apollon est du côté de Paris cette semaine, il ferait mieux d’aller voir Olympia Fields en live :
24.10.13 – PARIS – NOVORAMA PARTY – LE 114
25.10.13 – PARIS – JAAM PARTY – LE BUZZ