J’ai entendu : Orouni – Grand Tour

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Ami lecteur, c’est décidé, je vais faire le tour du monde. Je pars tout de suite. Ça tombe bien, j’ai une heure à tuer. Et la bonne nouvelle, c’est que je t’emmène avec moi.

Dépêche-toi un peu. Le monde nous attend. J’en ai marre de regarder le ciel à travers ma petite fenêtre. Une bande gris-bleue entre deux murs, c’est tout ce que je vois. T’appelles ça un ciel, toi ? Moi, je veux toucher le soleil, lui rouler des galoches et bouffer les nuages comme de la barbe à papa. Je veux faire du toboggan sur les arcs-en-ciel.
Je veux de la vie. La mienne et celle des autres. Je laisserais la bagnole au garage, les soucis sur le quai de la gare et les gondoles à Venise. J’irais dormir chez vous. Dans une yourte, un igloo, à la belle étoile, au clair de lune, on referait le monde en mieux. On mettrait des couches de couleur par-dessus la grisaille. Je me pendrais au cou d’une femme-girafe. Je chercherais des poux dans la tignasse d’un rasta. Je ferais des bisous esquimaux.
Strasbourg, mon amour, je te quitte. Tu peux toujours faire la gueule, du haut de ta cathédrale. C’est fini. Je me barre, je me casse. Ne m’attends pas pour le dîner. Je rentre tard, bronzé, barbu et riche de ce qui ne s’achète pas. Je pars avec Orouni.
Après un voyage autour du monde qui aura duré plus d’un an, Orouni vient de poser ses bagages et a sorti récemment Grand Tour, son troisième album en forme de journal de bord. Nourri par les impressions touristiques de son auteur, le disque est pourtant loin de ressembler à une série de cartes postales, belles mais inertes. Il offre au contraire une sensation constante de mouvement. Revenu avec des instruments plein les poches, intelligemment, le Parisien brouille les pistes en les utilisant à contre-emploi, pour mieux évoquer d’autres contrées.
En bousculant les géographies, Orouni offre de nouveaux horizons à son univers pop-folk. Malicieux, métissé, audacieux, Grand Tour a plus d’un tour dans son sac à dos. Entre l’exotisme de Kalimbalism et la douce mélancolie de Firearms, on passe d’un état à l’autre sans croiser la douane. Là-bas, les frontières deviennent floues, les soleils brillent, la vie est un peu plus belle. Je te laisse, j’y retourne. Et, si ça se trouve, je ne reviendrai jamais…

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