J’ai entendu : Volin, en concert à la Bourboule (par Tristen)

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La semaine dernière, je n’étais pas à La Bourboule, moi ! J’étais à Illkirch-Graffenstaden. Tout de suite, ça sonne moins ensoleillé. Et, je n’ai pas vu Volin, moi ! Par contre, Tristen les a vus et je crois bien que ça lui a plu…


La semaine passée j’étais en vacances près de La Bourboule pour mon trip annuel : marche en montagne, grands espaces et Saint Nectaire/vin rouge/pain qui croustille.
J’y ai vu Volin, un groupe de jeune Montpelliérains que j’avais découvert deux semaines auparavant et qui m’avait instantanément séduit grâce à l’écoute de leur EP éponyme et au visionnage intensif et rapidement compulsif des quelques vidéos qui traînaient sur youtube. 
Si je mets de côté l’aspect improbable de voir Volin dans le théâtre de ce village à l’ambiance familiale, avec un public constitué d’ados en classe verte (à ce titre, une remarque amusante d’un jeune, voyant la Silvertone du chanteur : « ouah elle est bien la guitare, mais moins que celle de mon cousin ; sa guitare à lui elle est toute noire, il fait du métal et son groupe s’appelle Cercueil »), je pense pouvoir dire que j’ai vu mon meilleur concert de 2014, voire de 2015…
Volin, ou le groupe qui fait une des meilleures musiques que j’ai entendues en français, le groupe qui amène un peu de Canada sur le sol français, le groupe qui détruit toute concurrence, et tout ça avec une ingénuité désarmante. S’ils savaient à quel point ils sont au-dessus de quasi tout ce qui se fait actuellement…. ils servent un menu 3 étoiles là où les autres (et je m’inclus dedans) jouent encore à la dînette. La claque. Et j’en veux encore. Totale admiration. Je garde en bouche et en oreilles ce plaisir qui ne m’a pas quitté, une semaine après avoir assisté à ce concert.
Ce groupe, anciennement quatuor et désormais trio, a tout pour plaire aux musiciens évidemment : du matos de qualité sur scène, une instrumentation réfléchie, des références musicales bien comme il faut (Grizzly Bear m’a sauté aux oreilles), etc…mais ça, on va dire, ils sont nombreux à déjà bien le faire, avec un son travaillé et des musiciens supra bons.Quoique des musiciens pareils, on n’en voit pas tous les jours quand même.
Maxime, le batteur, est comme je les aime : délié, intense, beau à voir, économe mais pas radin, et chaque coup de baguette nous laisse entrevoir un fond de jeu immense. Le tout sur une batterie spartiate et un SPD-S pour seule excentricité. Du grand art !
Romain joue lui de la basse et du clavier, parfois en même temps, excusez du peu.
Ce n’est d’ailleurs pas tant leur niveau technique qui impressionne, mais la volonté qu’ils ont nécessairement déployée au fil des heures et des heures de répètes pour délivrer un son précis et net de tout artifice. Un seul but : faire les meilleures chansons possibles.
Ça plait donc aux musiciens, mais ça a toutes les chances de plaire à un plus large public car, avec Volin, ce qui frappe d’abord, c’est bien cette qualité des chansons. Les textes sont puissants, libres et bien ficelés. Bashung n’est évidemment pas loin, le groupe en faisant même une reprise magistrale (Malaxe) en milieu de concert, et remettant le couvert avec La nuit je mens en rappel . 
Et puis il y a Colin le chanteur guitariste : un gars habité par ce qu’il dit, rendant tout ce qui ressort de sa voix de feu juste magnifique. Au point qu’il pourrait chanter le bottin en le rendant passionnant pour reprendre la fameuse expression. Un jeune (la trentaine à vue de nez), qui se prend 20 ans d’âge quand il chante, c’est beau, incompréhensible, magique. Un charisme à la Cantat. 
Trop indé pour plaire aux circuits « chanson » ? Trop en français pour plaire au circuit indie rock ? Aucun souci à se faire ou d’étiquette à mettre : il suffit de les voir pour être charmé… alors jouez les gars, jouez partout.

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