J’ai interviewé : BRNS

Browse By

Assez paradoxalement pour un groupe du plat pays, BRNS (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.63) s’approche de plus en plus des sommets. Avec leur son vertigineux en équilibre entre différents styles et leurs influences riches et variées, ils sont déjà en train de conquérir l’hexagone et les pays environnants à coups de titres dévastateurs et de prestations scéniques remarquées. Retour en interview sur l’un des groupes les plus passionnants du moment…


BRNS est né sur les vestiges d’un projet plus pop. Est-ce que vous partiez un peu à l’aventure ou vous aviez déjà une idée claire de son que vous vouliez atteindre ?
C’était une période où on a découvert plein de nouveaux groupes. La pop expérimentale, le math-rock, le post-rock, l’abstract hip-hop…Tout ça a considérablement élargi le champ des possibles dans nos esprits. On ne s’est donné aucune limite dans la composition et dans les instruments qui ont forgé le son de BRNS. La démarche était donc à la base assez intuitive, et après quelques mois, on avait composé tous les morceaux de Wounded sans avoir vraiment réfléchi à la cohérence de notre univers. Aujourd’hui, c’est quelque chose qu’on travaille de manière plus “intellectualisée”. On aimerait gagner en homogénéité dans le futur.

Les premières démos ont été composées dans une cave avec des instruments de bric et de broc. Est-ce que ce côté expérimental fait partie de l’ADN du groupe?
On s’est retrouvé dans ce local un peu par accident. Comme tu le dis, on était entourés de pas mal d’instruments insolites. On a rassemblé tout le matériel dont on disposait dans ce local et on s’est dit qu’on allait faire “avec les moyens du bord”. Vu qu’on était juste à deux (à cette époque) et que cette manière de composer était très nouvelle pour nous, les idées fusaient un peu dans tous les sens, c’était plutôt désorganisé et jouissif. Ça a donné lieu un peu par hasard à cette “touche” qui visiblement nous caractérise. Ceci dit, même si on a beaucoup trituré les sons, on ne considère pas faire de la musique expérimentale.

Votre nom de groupe, BRNS, c’est le résultat d’une phobie des voyelles?
Pas vraiment. Comme on s’appelle Boris, Rutger, Nestor et Simon (NDLR : la dernière fois que j’ai checké leur website, ils s’appelaient encore Tim, Antoine, Diego et César), on trouvait que regrouper nos initiales était une idée dingo !

Au niveau de vos influences, il est souvent question de Wu Lyf et de Foals. Quels sont les autres groupes ou artistes dont vous vous inspirez?
Luis Mariano, Le Grand Jojo, Le Coeur, Carl et J.C. Satàn.

L’imagerie autour du groupe est aussi très soignée, que ce soit au niveau des visuels ou des clips. Quelle importance accordez-vous à cet aspect des choses?
On a toujours voulu collaborer avec des artistes dont on apprécie le pedigree, comme Last Yardz à nos débuts ou Carl actuellement. Ces artistes ont eu à peu près carte blanche sur l’univers graphique, ce qui a donné un résultat assez stupéfiant qui contraste finalement pas mal avec notre son. On aime cette idée de rencontre entre deux univers a priori antinomiques, d’alchimie improbable entre musique et coup de crayon. On a toujours été persuadé que faire de la musique en 2012, c’est aussi proposer un univers riche et cohérent qui dépasse les simples limites de la création sonore. C’est pour ça qu’on a particulièrement soigné l’aspect visuel et sorti des vinyles sérigraphiés. On a encore pas mal d’idées pour la suite, on réserve encore quelques surprises.

Sur le clip de Mexico (cf Le clip de la semaine – Ep.4), vous avez travaillé avec un jeune réalisateur. Est-ce que vous saviez ce que vous vouliez ou vous lui avez laissé une large marge de manœuvre?
A vrai dire, Haroun Souirji s’est présenté à nous à la fin d’un concert avec l’idée de faire son premier clip video sur notre titre “Mexico”. Comme c’était sa première fiction et, pour nous, notre premier clip, ça a été plutôt un travail de collaboration au niveau de l’univers, de l’histoire et de l’image en général. Haroun avait réalisé pas mal de reportages autour de l’escalade avec de superbes images, et de nouveau, on aimait cette confrontation d’univers complètement opposés. Nous avons donc planché sur une histoire et avons confronté les deux.

Vous jouissez d’une popularité grandissante en France. Est-ce que vous êtes surpris par cet engouement?
Surpris, oui. Assez étonnement, la sauce prend beaucoup plus en France que dans notre plat pays. On tente de trouver une explication à ça mais dans le fond ça reste assez inexplicable. En tout cas, c’est toujours un plaisir pour de jouer en France car le public est ultra enthousiaste. Dès notre premier concert à l’International (Paris), le courant est passé et depuis, le public a été au rendez-vous à presque toutes les dates. On croise les doigts pour que ça dure !

Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
Explorer un maximum de territoires avec Wounded. On revient de Suisse et des Pays-Bas, mais on aimerait ne pas s’arrêter là. On planche également sur une sortie de Wounded en France car on a pas mal de dates de prévues dans l’hexagone. A côté de ça, on se remet doucement à l’écriture…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons