J’ai interviewé : Foreign Fields

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Un jour que je me remettais difficilement des ravages d’une gueule de bois de qualité, je vous ai fait découvrir Foreign Fields (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.56). Auteur avec le magnifique Anywhere but where I am, de l’un des albums folk les plus prometteurs de ces derniers mois, le duo est en train de se développer à vitesse grand V. Retour avec Eric Hillman sur la genèse de ce premier album et sur l’avenir de Foreign Fields…


De quelle manière vous êtes-vous rencontrés et comment avez-vous commencé à jouer ensemble?
Nous nous sommes rencontrés lorsque nous étions lycéens à West Bend, dans le Wisconsin. Nous jouions tous les deux à l’église les mercredis soirs et, je ne sais pas pourquoi, il m’a paru évident que nous devions former un groupe ensemble. J’ai planifié notre premier concert avant même d’en avoir parlé à Brian. Il n’a pas vraiment eu le choix sur ce coup-là.
Vous avez passé un an à travailler sur l’album. Pourquoi vous a-t-il fallu autant de temps?
La majeure partie du temps que nous avons mis à faire ce disque, nous l’avons passée en exploration. Déjà, nous avons tout enregistré et produit nous-mêmes, ce qui nous a valu une année de batailles éprouvantes. Je n’avais jamais produit quoi que ce soit de la sorte et j’apprenais à chaque étape. Ensuite, quand nous avons commencé l’enregistrement de l’album, nous avions peut-être deux ou trois chansons écrites mais, pour le reste, nous avons enregistré et continué l’écriture simultanément. Je pense que ça a été un élément essentiel pour donner à l’album sa voix, parce que nous nous sommes laissés influencer par tous les changements qui ont eu lieu dans nos vies tout au long de cette année, mais il est certain que ça a aussi ralenti le processus et que ça nous a conduit à écrire et à enregistrer plusieurs chansons qui, au final, ne figurent même pas sur le disque.

Pour travailler sur le disque, vous avez déménagé de Chicago au Wisconsin. Ce changement était-il nécessaire pour vous?

Lorsque nous avons décidé de faire un album, la première chose à laquelle nous avons pensé, c’était de retourner dans le Wisconsin pour enregistrer. Nous savions que le disque que nous voulions faire avait beaucoup plus à voir avec la vie dans le Wisconsin et ses environs qu’avec le vie citadine. Nous voulions nous immerger dans les espaces vastes et tranquilles du Wisconsin et les laisser nous influencer, nous et notre musique. En plus, d’un point de vue purement logistique, enregistrer à Chicago revenait soit à payer pour un espace impersonnel ou à emmerder tous nos voisins, et nous ne voulions nous résoudre à aucun de ces alternatives.

Anywhere but where I am sonne mieux et plus professionnel que ce que beaucoup de groupes déjà établis sont capables de faire, ce qui est assez rare pour un premier album. Quelles expériences musicales aviez-vous avant de travailler ensemble?
Brian et moi avons baigné dans la musique dès notre jeunesse. Je viens d’une famille très portée sur la musique et j’ai commencé une formation classique au piano à l’âge de 5 ans. Brian a aussi commencé très tôt à jouer de la guitare et de la basse. Mais même si nous avions commencé à jouer et à écrire de la musique avant de nous rencontrer, je crois que c’est pendant ces années où nous avons travaillé ensemble que nous avons le plus grandi musicalement. Selon moi, c’est ça, plus que tout, qui nous permet de continuer à nous développer en tant que groupe, parce que nous étions là pour veiller l’un sur l’autre pendant notre progression.
Beaucoup de critiques font une comparaison entre vous et Bon Iver. Qu’est-ce que ça vous inspire?
Nous, on trouve ça plutôt bien. Nous adorons la musique de Justin Vernon et nous prenons ces comparaisons comme un compliment. Cela dit, je ne pense pas que nous ayons cherché à faire un disque qui sonnerait comme Bon Iver. Lorsque nous avons travaillé sur l’album, nous avions établi une règle forte qui était de se laisser porter si quelque chose nous paraissait marcher. Il fallait que nous nous sentions bien avec chaque note sur ce disque. C’était notre seule ligne directrice et je pense que ça a empêché notre disque d’essayer d’être autre chose que ce que nous sommes exactement.
Les critiques de l’album sont plutôt positives. Quelles sont les prochaines étapes pour Foreign Fields?
2012 s’annonce d’ores et déjà une année exceptionnelle pour nous. Nos allons partir en tournée aux Etats-Unis cet été et, peut-être aussi à l’automne. Nous allons sortir quelques clips vidéo dans les mois qui viennent et nous allons collaborer avec quelques grands musiciens et cinéastes et aussi continuer à rassembler une grande équipe autour de nous.

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