J’ai interviewé : Granville

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Pour un groupe, qui n’a que quelques mois d’existence, on peut dire que Granville a le vent en poupe. Avec quelques titres mêlant habilement pop française des années 60 et scène indie américaine, les jeunes Normands apportent un nouvel élan à une scène hexagonale qui en avait grand besoin (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.46). Entre nostalgie et fausse insouciance, Granville creuse rapidement son sillon et nous donne un avant-goût des vacances dété à la plage. Pour nous, Sofian El Gharrafi a accepté de revenir sur les débuts de l’aventure et les prochaines échéances du groupe.

Vous avez fait le choix de chanter en français alors que beaucoup de groupes (c’est d’ailleurs aussi le cas de votre autre projet, Chocolate Donuts) chantent en anglais. Était-ce une évidence dès le début?
Le projet Granville est né de l’envie de créer un pont entre les yéyé et la nouvelle scène américaine. Transposer le fantasme des 60’s pour les Etats-Unis aux années 2010… En gros, les yéyé traduisaient les tubes américains; nous, on a décidé de s’approprier les sonorités qui nous touchent là-bas, en y apportant notre grain de sel made in Manche. Le choix du français paraissait donc évident.

Sofian, c’est toi qui écris les paroles…Qu’est-ce qui t’inspire? Est-ce que ça complique les choses de devoir écrire au féminin?
Je m’inspire de tout en fait. Il y a toujours une notion au souvenir et à la nostalgie qui est présente, je crois. Et je n’écrirai jamais quelque chose qui touche seulement ma personne. Dans Granville, on est quatre personnalités différentes, du coup si ça nous touche tous les quatres, ça peut parler à du monde. Après, écrire au féminin c’est un exercice cool. Ça permet de parler de choses qui pourrait paraître cucul dans ma bouche et les rendre normales dans celle de Mélissa. Et puis ça aide, ça pose de suite une distance entre le texte et moi qui fait qu’on parle plus facilement.
Quels sont les artistes français ou internationaux qui vous influencent le plus? 
On a pas mal été inspiré (plutôt qu’influencé) par les France Gall, Françoise Hardy ou les yéyé côté Gainsbourg, plutôt que par Salut les Copains. Il y a une naïveté dans les textes, et un côté rock dans les instrus qui nous plait. Très anglo-saxon dans l’ésprit. Sinon on vit aussi bien en 2012, et du coup tout ce qu’on trouve sur les blogs américains, de Tennis à Summer Camp en passant par Cults ou Veronica Falls, toute la nouvelle scène américaine et ses frontgirls qui se prennent pas la tête. Du côté chill de la Californie à l’élégance de New York, tout ça nous branche.
Vous êtes plutôt jeunes mais vous êtes très influencés par la pop française des années 60. Que vous évoque cette période? 
Les années 60, culturellement et socialement c’est une période un peu idéalisée par notre génération. Du coup, ça nous évoque la liberté et l’ambition en quelque sorte. L’ambition d’aller plus loin, de changer les codes etc.. On ne les a pas vécues, on se trompe peut être, mais c’est une espèce de nostalgie fantasmée qui nous plaît.
Pourquoi avoir choisi Granville comme nom de groupe? Le maire de Granville vous a-t-il déjà accordé un diplôme de citoyen d’honneur de la ville? 
Héhé, non , on n’a jamais rencontré le maire de Granville. Le nom a été choisi là aussi naturellement. On rêve de la Californie ici en Normandie, du coup ce qui ressemble le plus à ça ici, c’est la côte bas-normande. Notre enfance on l’a pour la moitié du groupe, passée à Flers de l’Orne, où une seule ligne de train passe, le Paris-Granville. Du coup c’était le moyen le plus rapide pour aller à la plage. Et c’est là bas perso que j’ai vu la mer pour la première fois.
Un de vos fans avait mis en ligne une vidéo non-officielle de votre titre Le Slow avec des extraits d’un film de Rohmer. Est-ce que c’est un univers qui vous correspond? 
Ouais Rohmer, ça nous parle. Granville à la base, on voulait que ce soit un projet pas que musical. On voulait vraiment faire un hommage à la culture pop française à la sauce américaine. Du coup, ça va de la musique au cinéma forcément. 
En quelques mois à peine, vous commencez à vous faire un nom sur la scène française. Vous attendiez-vous à un succès aussi rapide? 
Comment s’attendre à ça. On fait de la musique depuis un moment, et là comme par magie, tu montes un projet pour t’amuser au début, sans ambitions et quelques mois plus tard ça prend. On peut pas expliquer ça. En tout cas on profite, on est fier de tout ça.
Quelles sont les prochaines étapes pour Granville? J’ai cru comprendre que le premier album n’était pas pour tout de suite? 
Les prochaines étapes c’est la sortie d’un vinyle en avril si tout se passe bien, des clips.. Quelques concerts par-ci par-là en France et même un festival en Allemagne. Pour ce qui est de l’album, on travaille on travaille. On espère qu’il sera prêt pour janvier 2013, ça pourrait être cool.

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