Nous sommes une bande de copains qui se connaissent depuis très longtemps. Beaucoup d’entre nous étaient déjà ensemble à l’école élémentaire et nous avons grandi en jouant ensemble. Je me souviens quand nous avions 11 ou 12 ans, nous avions déjà un groupe et nous jouions dans le hall de l’école. A la maison, on nous encourageait aussi à faire de la musique. Nous avions tous un proche plus âgé, un grand-parent ou un parent qui avait une guitare et qui était musicien dans sa jeunesse. Je crois que ce n’était qu’une question de temps avant que nous ne finissions par jouer ensemble.

Le nom vient d’une plaisanterie sur ces bonbons à la menthe qu’on mangeait quand on était gosses. Nous jouions sur le son du mot menthe en espagnol et un accent français imaginaire qui faisait référence à ces groupes des années 60 comme les Ronettes ou les Chordettes. Peut-être que ce n’est pas très clair quand on essaie de l’expliquer dans une autre langue.

Comment vous êtes-vous retrouvés, il y a quelques années, à faire un album avec un orchestre?
C’est arrivé un peu comme ça. Après la sortie de notre premier album en 2008, un ami, Manuel Aducco Spina, a proposé de faire des arrangements de cordes pour nos chansons. Nous avons fait un petit concert acoustique et nous avons adoré le résultat. Peu de temps après, nous avions un orchestre complet qui jouait avec nous. Nous avons enregistré un album live dans l’un des studios les plus importants de Buenos Aires avec un orchestre de plus de 25 musiciens. C’était formidable, une expérience que je n’oublierai jamais.

Songs For An Imaginary Film est conçu comme une bande originale de film. Dans quelle mesure le cinéma est-il une source d’inspiration pour votre travail?

Je pense que l’inspiration pour nos chansons vient d’abord de nos propres vies et de nos problèmes. J’ai écrit l’album avec ma compagne, Geraldine Baron, alors qu’elle vivait à New-York et moi à Buenos Aires. La plupart des chansons parlent de la nature complexe des relations, quand on est amoureux et que les choses ne marchent pas toujours comme on voudrait. Je me souviens qu’à cette période, je regardais beaucoup de films de Bergman et Cassavetes et peut-être que ça m’a aussi influencé.

Musicalement, il semble que vous ayez une large palette d’influences. Quelles sont les plus marquantes?
J’aime vraiment beaucoup David Bowie et Van Dyke Parks. J’écoute beaucoup de choses très différentes. Des nouveaux groupes comme Unknown Mortal Orchestra et de plus anciens comme The Zombies.

J’adore le visuel de l’album. Qui l’a réalisé et quelle est l’idée de la photo?
C’est Geraldine Baron et Pablo Font qui ont réalisé cette pochette. L’idée était de recréer la sensation d’être amoureux de quelqu’un qui n’est pas vraiment là, comme d’être embrassé par un fantôme.

Vous avez sorti un nouveau single il y a quelques semaines. Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
La semaine prochaine, nous donnerons un concert spéciale avec l’orchestre à la radio nationale et maintenant nous nous préparons à enregistrer et à sortir un nouvel album en vinyle.

On connait assez peu les groupes argentins en Europe. Comment décrirais-tu la scène locale?
A Buenos Aires, la scène n’est pas très grande. Tout le monde se connaît. Le point positif, c’est que nous finissons par beaucoup collaborer les uns avec les autres et par créer de nouveaux projets avec des personnes différentes.

Et, question rituelle, quel est le groupe à absolument découvrir?
Les groupes argentins qui, à mon avis, te plairont sont Pablo Malaurie, Los Hermanos McKenzie, Mompox.