J’ai interviewé : The Birdman Rallies

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Ils viennent d’Harrogate et je n’ai pas la moindre idée de où ça peut se bien se trouver et  de comment on y accède, ils n’ont pas de contrat avec une maison de disques. Et pourtant, The Birdman Rallies (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.35) sont l’un des plus beaux trésors cachés de la pop d’outre-manche. Pour mieux faire connaissance avec eux, j’ai interrogé Daniel Webster, tête pensante du groupe. Il est question, entre autres choses, de concours où des gens se déguisent en oiseaux, de Lady Gaga et de flamboyance tranquille…

Quand et comment le groupe s’est-il formé?
Nous avons commencé en 2008. Nous avions tous joué dans divers groupes à Harrogate au cours des années précédentes et nous avons fini par monter un projet ensemble grâce aux forces de chacun. J’avais écrit un album avec de nouvelles chansons et j’étais impatient de les jouer dans une nouvelle configuration, alors j’ai réuni les autres gars. J’avais dans l’idée d’utiliser des harmonies à trois voix et Adam et John ont tous les deux des super voix. Dave est un excellent batteur, instinctif et tranquillement flamboyant, qui convenait parfaitement au son que je voulais mettre en place.
Est-ce que vous vivez de votre musique?
Nous n’en vivons pas mais Adam et moi enseignons tous les deux pour subvenir aux concerts et aux enregistrements.
Vous semblez à la fois influencé par la pop des années 60 et par des choses plus contemporaines. Quel style de musique écoutez-vous?
En tant que groupe, nous écoutons une large palette de musiques. A titre personnel, je suis littéralement celui qui a les goûts les plus éclectiques, des Beatles des années 60, en passant par les classiques des années 70 : Bowie, Neil Young, Joni Mitchell, jusqu’à Daft Punk, Stravinsky, Nicki Minaj, LCD Soundsystem, Miles Davis, Björk, …Les autres membres du groupe préfère des trucs plus heavy comme Tool, Dillinger Escape Plan, The Mars Volta. Nous sommes tous d’accord sur Deerhoof, Animal Collective et Field Music, c’est notre socle commun.
D’où vient le nom The Birdman Rallies?
Quelques proches étaient venus d’Australie et parlaient des « birdman rallies », ces concours où des gens construisent des costumes et des engins volants et essaient de voler le plus loin possible en s’élançant d’une plateforme, le plus souvent avec des résultats comiques. J’aimais bien la romance liée à ce nom, j’aime bien les oiseaux et j’avais besoin d’un nouveau nom pour un truc expérimental que j’étais en train de faire à ce moment-là, qui consistait à créer des morceaux spontanés en superposant avec une pédale loop des couches voix/guitares/ trompette/batterie à l’intérieur d’une grosse texture. C’était un peu comme sauter d’une plateforme sans savoir si j’allais voler ou tomber, ou un peu des deux. Ensuite, le groupe a adopté ce nom.
Une bonne partie de la blogosphère pense que vous êtes un groupe extraordinaire et, pourtant, vous n’avez pas de contrat pour le moment. Pensez-vous que les blogueurs devraient travailler dans les maisons de disque ?
Merci. Oui, nous n’avons toujours pas de contrat. C’est sûr, les blogueurs sympas devraient avoir leur mot à dire. Je pense qu’aujourd’hui les blogueurs peuvent aider à faire peser les choses en faveur d’un groupe. Il me semble que ça donne aux gens plus de confiance pour se lancer dans un nouveau projet si beaucoup de gens en disent du bien. Presque tout ce que j’écoute maintenant provient soit d’un blog enthousiaste, soit d’un programme de radio alternatif. Il y a toujours cette mentalité moutonnière qui prévaut. Et cet effet boule-de-neige, c’est ce que nous recherchons tous.
Est-ce que le succès commercial, c’est quelque chose que vous recherchez vraiment ?
Oui, si nous voulons voyager et jouer dans le monde entier et rencontrer des nouvelles personnes sympathiques, il est désirable d’atteindre un certain niveau de succès commercial. Même si je ne pense pas que nous avons la personnalité de Lady Gaga ou de Bruno Mars. Un groupe ou quelqu’un qui fait de la musique peut atteindre un bon niveau de succès grâce à Internet, la radio, la télé ou la vidéo sans être célèbre pour autant. C’est le but.
Est-ce que vous travaillez actuellement sur de nouveaux morceaux?
Oui, nous avons des tonnes de nouveaux morceaux en préparation qui seront bientôt disponibles sur notre site et notre page Tumblr.
Si je me fonde sur ce que j’ai entendu de vous sur le Net, la musique que vous jouez maintenant est assez différente de ce que vous jouiez à vos débuts. Diriez-vous que, avec Gondola, vous faites la musique que vous aviez vraiment envie de faire ?
Oui, effectivement, notre musique a changé au fil des années. Elle est moins influencée par les années 60/70 et comporte des éléments plus modernes. J’ai toujours voulu imposer une sorte d’univers sonore personnel sur chaque chanson mais je me suis toujours laissé porter par la vague en termes d’orchestration. Maintenant, c’est plus défini et plus carré, ce qui nécessite d’imposer ses intentions à la chanson au lieu de simplement laisser jouer. Souvent, c’est l’idée de la chanson qui vient d’abord – l’idée d’avoir des battements tribaux sur des arpèges de guitare avec une basse orchestrale menaçante – ensuite on trouve une bonne chanson qui s’impose à la structure. C’est beaucoup plus strict comme ça que ça ne l’était avant.
Envisagez-vous de jouer en France ou vaut-il mieux prendre un ticket pour Harrogate si on veut vous voir en live ?
Nous adorerions jouer en France mais n’avons pas encore de réel projet dans ce sens. Venez à Harrogate !!!

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