Où il est question des Diables Rouges, de mes disques de chevet, de pistes qui se brouillent et de place au soleil…

J’ai passé quelques jours à Liège début juin et, déjà, partout fleurissaient les images à l’effigie des Diables Rouges. Il y avait bien longtemps que les Belges n’avaient plus brillé sur la scène footballistique et on attendait beaucoup de cette nouvelle génération dorée.

En dépit de la relative jeunesse de leur effectif, les Diables n’ont pas déçu, assumant leur statut en phase de poule, venant à bout d’un Tim Howard surhumain en huitièmes de finale et ne tombant qu’en quart de finale, avec les honneurs, face aux futurs finalistes Argentins.

La scène indépendante belge, à l’instar de l’équipe de foot nationale, regorge de talents, à tel point qu’on ne sait plus trop où donner de la tête. J’ai grandi avec les dEUS, Ghinzu, Girls in Hawaii, dont les albums font partie de mes disques de chevet. Mais, là encore, une nouvelle génération est en train d’émerger. Injustement méconnu en dehors des frontières de ses frontières, Yuko en est assurément l’un des plus éminents représentants.

Emmené par Kristof Deneijs, Yuko prend un malin plaisir à explorer les frontières musicales en évitant les routes principales. La pop-folk du quatuor s’entrechoque, au détour d’une chanson, à des sonorités électro ou opératiques. Les pistes se brouillent. L’imaginaire prend la main. Pour peu que l’on accepte de s’abandonner à la mélancolie onirique qui en émane, la musique de Yuko s’avère bien vite une expérience des plus enrichissante.

Le nouvel album du groupe – le troisième, déjà ! – confirme que Yuko a bel et bien sa place parmi les grands. Richement référencé – j’y entends des échos de Radiohead, Eels, Bright Eyes – mais jamais répétitif, Long Sleeves Cause Accidents ne tardera pas à se faire une place au soleil dans ma discothèque, aux côtés de ses glorieux aînés.