Made in France : La Féline – Adieu l’Enfance

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Où il est question d’une cigarette imaginaire, de l’ombre d’un doute, d’un enfant qui s’éloigne et de solitudes qui se rejoignent…

Il est tard. Dans un brouillard d’octobre finissant, je marche enveloppé de nuit. La lune me regarde, apathique. Je souffle des nuages de buée en l’air, de la fumée d’une cigarette imaginaire. Les passants ne passent plus. Les dormeurs sont couchés depuis longtemps. Personne pour me tenir compagnie. Personne, si ce n’est l’ombre d’un doute.

Au loin, se dessinent quelques silhouettes imprécises. Une femme, cheveux nuit, regard nyctalope, me dévisage. On dirait une actrice dont j’ai oublié le nom, dans un film où je fais de la figuration. Un gamin qui me ressemblait me tourne le dos. Adieu l’Enfance.

La Féline

La Féline plante ses yeux dans les miens et ses griffes dans ma peau. Sans qu’on l’ait vraiment décidé, nos solitudes se rejoignent, se complètent. Elle me parle et c’est moi que je vois. Rires d’enfant sur photos jaunies, premiers émois amoureux, carrefours plus ou moins bien négociés, petites trahisons…

Là-bas, le gamin continue de disparaître. La Féline me prend par la main et m’escorte jusqu’à l’aube. Je ne me sens ni beau ni laid. Juste moi. J’arrête de me mentir et, mes pas dans les siens, je traverse la nuit. Le ciel est noir mais ses mots, la couleur de sa voix, s’impriment en bleu nuit sur les zones sensibles de mon cerveau.

Elle me parle comme personne n’a jamais su le faire, du temps qui passe, de l’enfant qui s’éloigne, de la mort qui viendra et de toutes les vies qui me restent à vivre. Je passe la nuit à chercher la lumière, et je finis dans Le Parfait Etat.

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