Hopla Geiss – Ep. 24 : Le grand bazar du Weepers Circus

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Où il est question du sac de vêtements de Madame, des supermarchés dans les stations balnéaires, d’un enfer à quatre roues et des primaires d’un parti politique…

Ah, les vacances ! Le soleil, la mer, le sable… et les centaines de kilomètres d’autoroute en plein cagnard, coincé entre le sac de vêtements bombé de Madame et la poussette de votre cadette. Les premiers instants sont les plus faciles. A l’arrière, tout le monde est attaché. En voiture, Simone ! On rit, on chante, tout le monde est content. C’est les vacances, nom de Dieu ! Pourtant, à votre droite, Madame n’est pas sereine. Pourvu qu’on n’ait pas oublié le biberon de la petite, la crème solaire ou le cerf-volant. Sinon, c’est la CA-TA-SROPHE !
Une fois Madame rassurée – il y a aussi des supermarchés dans les stations balnéaires – voilà les enfants qui commencent à piailler. Progressivement, les rires se changent en cris qui, à leur tour, se changent en larmes. “Elle m’a pris mon livre”, “il m’a tapée avec son Batman”, “j’ai faim”, “c’est encore loin Fort Fort Lointain ?”, j’en passe et des meilleures. Au volant, vous tachez de garder votre flegme. Vous tenez 15 secondes avant de lancer un cinglant : “BON, CA SUFFIT MAINTENANT, il reste encore 10 heures de route, je ne veux plus vous entendre”, qui vous soulage mais ne réduit en rien le volume sonore.
Et merde, il ne manquait plus que ça, voilà que ça bouchonne maintenant. Et toujours cette chaleur suffocante. Et Madame qui vous vitupère de n’avoir pas, comme elle le suggérait fort à propos, pris la sortie précédente. Si vous vous écoutiez, vous sortiriez de la voiture, claqueriez la portière avec théâtralité et vous barreriez loin de cet enfer à quatre roues, laissant là femme et enfants. L’enfer, c’est les autres dans une bagnole. Mais, c’est les vacances, oui ou merde, alors, bon gré mal gré, vous vous efforcez de faire bonne figure, et, pour couvrir les reproches qui affluent de chaque coin de l’habitacle, vous allumez fébrilement l’auto-radio.
Habituellement, le contrôle de l’auto-radio, c’est comme les primaires d’un parti politique. Chacun essaie de tirer la couverture à soi et personne n’est content. Mais, cette fois, les circonstances l’exigent, je veux être à la hauteur des attentes des Français, alors je mets la main sur Le grand bazar des Weepers Circus. Il est clair, dès le premier extrait, Dans l’Arche de Noé, que je joue la carte du rassemblement, “du plus petit au plus gros, du plus bizarre au plus beau, du plus mince au plus costaud”.
S’enchaînent comme ça seize titres pour les petits et les grands, dix compositions originales et six reprises de standards de la chanson pour enfants à la sauce Weepers Circus. Et, pour y mettre du goût, cette sauce n’a pas son pareil. Assez régulièrement, la chanson pour enfants, c’est fadasse et bienpensant. Il ne faudrait surtout pas pervertir ces pauvres petits êtres fragiles et un peu neuneus. Alors, on donne dans le politiquement correct et l’encéphalogramme plat. Tout le contraire des montagnes russes du Weepers, qui font rocker les méchants loups, saliver les goupils et rapper les petits hommes, pirouette, cacahuète.
Qu’ils remettent du vent dans les voiles à des comptines ringardes – Il était un petit navire (re)devient un chant de marin aviné – ou qu’ils imaginent les nouvelles péripéties de personnages familiers comme dans La dernière tentation de l’ogre, les Weepers Circus se montrent toujours entreprenants, impertinents et irrévérencieux. Portées par des hôtes de prestige comme François Morel, Babet ou Aldebert et magnifiquement mises en image par Clotilde Perrin, les inspirations des Alsaciens feront le bonheur des petits et des grands enfants… et vous aideront à supporter le voyage sans finir dans la rubrique faits divers des journaux.

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