Dimanche dernier, dans ma ville, c’était carnaval. Bon, Illkirch, c’est pas Rio. Mais avec de la couleur, des jolis costumes, des confetti, des cotillons, on y croirait presque. Ma femme devient Marilyn et mon fils, Robin des Bois. Ma fille est une princesse et moi, j’ai mal au crâne.
Je prends du paracétamol, je ferme les yeux et je m’endors. La fête bat son plein. Ma migraine aussi. Les cris des enfants, les battements des cymbales s’éloignent, ne sont plus qu’un murmure qui se noie dans mon demi sommeil.
Quand j’émerge, la cavalcade est passée depuis longtemps. Partis les pirates, les princesses et les super-héros comme trois pommes.
En regardant par la fenêtre, j’aperçois un génie qui s’en retourne à sa bouteille. Aussitôt, je l’interpelle :
– Génie, génie…
Il me regarde avec des yeux écarquillés. Comme si j’étais fou. Comme si j’étais un extra-terrestre. Avec ma coupe de Beatles et mon survêt des années 90, peut-être que je lui fais peur.
– Génie, emmène-moi au Brésil !
Il sourit, ne répond pas et se sauve en courant. J’allume mon ordinateur et, quelques clics plus tard, je suis à João Pessoa, “la ville où le soleil se lève en premier”. C’est dans cette petite ville, sur la côte est brésilienne, que Lucas Moura et Felipe Augusto développent leur projet dream pop, Glue Trip. Largement influencée par le climat tropical et les paysages locaux, la musique du duo diffuse des effluves de bord de mer et de nostalgie aux vertus apaisantes.
Entre motifs pop et ambiances psychédéliques, l’univers de Glue Trip ressemble à un rêve éveillé. C’est la dernière chose à écouter pour stimuler votre productivité au travail. En revanche, pour se remettre d’une migraine, un dimanche après-midi, on n’a pas trouvé mieux.
Dernière mise en garde avant de te laisser en compagnie de Glue Trip : leur EP Just Trippin, sorti en novembre dernier, outre ses propriétés antalgiques, est une substance hautement addictive.
