Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.63: BRNS

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Cette semaine, en matière d’ascension, on aura été servis. Mardi, l’avion présidentiel s’envole et, touché par les caprices d’une météo facétieuse, est contraint de faire machine arrière. Coup de foudre, électricité dans l’air. Ascension contrariée. Jeudi, Donna se meurt et monte, entourée d’un halo de lumière, au paradis du disco, où des anges pailletés rivalisent de souplesse sous les lumières aveuglantes des stroboscopes. Dieu, coupe afro, pantalon pattes d’éph fluo, chemise à froufrous dorée, exige qu’on joue Love to Love you Baby à fond dans toutes les églises. Une source officielle affirme que, pour l’occasion, Il aurait déclaré: “Aimez vous les uns les autres.” Ascension irréversible, montée des corps érectiles, chute de reins vertigineuse. I need some hot stuff, baby, tonight!  Console-toi, j’ai ce qu’il te faut dans mes tiroirs pour continuer à planer à dix mille lieues au-dessus du niveau de la mer. Non, je ne te parle pas de ces petites pilules colorées qui mettent le cerveau à l’envers. Je te parle carrément d’un nouveau cerveau, flambant neuf, à quatre hémisphères, un quartette bruxellois dénommé BRNS (prononcez Brains, ces garçons sont fâchés contre les voyelles), qui connaît depuis 2010 une ascension aussi fulgurante qu’une fusée Ariane au décollage.

Tout a démarré en janvier 2010, dans une cave. Entourés d’objets insolites et d’instruments de bric et de broc, Timothée Philippe et Antoine Meersseman se détournent de la pop gentillette et se mettent à bidouiller des rythmiques puissantes, un gros son de basse, des idées qui constitueront la colonne vertébrale des futures chansons du groupe. Avec l’addition de deux nouveaux membres (le guitariste Diego Leyder et, l’ancien batteur des Tellers, César Laloux) et la sortie fin 2010 d’un premier EP dévastateur, BRNS s’impose rapidement comme l’un des grands espoirs de la scène rock belge. Force est de reconnaître que, pour un premier essai, le quatuor n’a pas fait dans la demi-mesure. Trois titres à l’énergie démentielle, trois bombes atomiques aux rythmiques tribales ravageuses, trois tubes en puissance aux refrains irrésistibles et aux harmonies vocales époustouflantes. Ici, tout le monde joue, tout le monde chante, tout le monde est sur la même longueur d’onde. Le résultat : une explosion sonore foudroyante, une montée d’hormones assurée, une heavy-pop profonde, vibrante et mystique sur laquelle on n’a pas fini de remuer la tête. A quelques jours de la sortie de leur mini-album Wounded, difficile d’imaginer autre chose qu’un raz-de-marée. Et pourtant, les membres de BRNS, avec leur musique expérimentale et leurs rythmiques hypnotiques, n’essaient pas de surfer sur la hype naissante. Cette notoriété, aussi inattendue que méritée, ne leur monte pas à la tête. Ils veulent simplement persister dans leur ligne directrice. Prendre leur temps, continuer à interpeller, à questionner l’auditeur, à l’emprisonner dans leur toile sonore. Et, sans avoir l’air d’y toucher, repousser encore plus loin les frontières de la pop. Un programme auquel on ne peut qu’adhérer. Si vous n’êtes pas transporté par les trois titres qui suivent, je vous invite à passer d’urgence un test d’audition chez l’ORL le plus proche…

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