Où il est question de charognards, d’Edvard Munch, de claustrophobie et de résurrection…
T’est-il déjà arrivé, ami lecteur, de te retrouver assis dans une pièce et de sentir tous les regards de l’assistance pointés sur toi ? Je ne te parle pas de regards bienveillants, d’étudiants avides de savoir ou de patients en attente de diagnostic. Je te parle de charognards prêts à fondre sur une dépouille encore fraîche.
Whelm a quelque chose de radicalement unique. Sombre, hypnotique et loin des standards du moment, le disque fait preuve d’une personnalité propre. Bien sûr, les compositions et les arrangements créent des ambiances inédites mais la grande révélation, c’est aussi la voix peu commune de Sacha Mullin, mélange de Freddy Mercury neurasthénique et de Morrissey en plein jetlag. Une voix à la fois fragile et glorieuse qui n’aspire qu’à prendre de la hauteur pour échapper aux pesanteurs terrestres. Alors que je ne suis guère porté sur la chose religieuse, je trouve qu’il y a quelque chose de biblique dans la musique de Sacha Mullin, quelque chose de l’ordre de la résurrection. Et, je sens confusément que c’est ce qui m’attire comme un aimant. Whelm est un disque qui nous happe, qui réclame toute notre attention. C’est aussi un disque auquel on sent qu’on pourra se rattacher en période de crise. Peu d’albums ont ce pouvoir. Whelm est une perle rare.