Où il est question de se cailler les miches, de s’entraîner à l’optimisme, de remuer les orteils et de retrouver la pêche…

J’ai passé un mois entier à broyer du noir en regardant mes baskets, un mois à me cailler les miches en faisant la gueule. Janvier 2015, tu peux aller te faire foutre, terre-toi dans une faille temporelle et que je ne vois plus ta sale tronche à mille kilomètres à la ronde.

J’ai passé un mois entier à écouter en boucle des chansons tristes, à me faire déprimer jusqu’à ce que des larmes de cutter me charcutent le visage. Je me suis trouvé moche, je me suis trouvé con. Même mon rire avait l’air de chialer. J’ai bouffé mon pain noir jusqu’à avoir mal au bide.

Et maintenant, voilà février. Il a l’air tout aussi niais, avec son vent glacé qui file des engelures aux gamins. Mais, au moins, lui ne s’éternise pas. 28 petits matins et bye bye, bon débarras. Un rayon de soleil au fond du jardin. Un jour ou l’autre, ça ira mieux. Alors autant s’entraîner tout de suite à l’optimisme.

Au diable les folkeux ténébreux et leurs lentes litanies, au diable les complaintes hivernales, les maux d’amour évadés d’une barbe fournie, les loups solitaires et les chouettes nocturnes. Je veux du soleil, des océans, des chœurs californiens, des chanteurs à la cool et des dents ultra-bright. Je veux de l’insouciance, des bulles de chewing-gum et des french kiss à tourner sept fois ma langue dans ta bouche. Je veux que les French Cassettes composent l’hymne officiel du reste de ma vie.

C’est de leur période lycéenne que les French Cassettes tirent leur nom. Alors que Scott et Mackenzie galèrent avec leur cours de français, leurs parents menacent de les obliger à quitter le groupe s’ils échouent. Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils se mettent à ramener à leur prof des cassettes sur lesquelles ils chantent des chansons d’amour en français et ils réussissent leur examen. A compter de ce moment, tout ce que le groupe accomplit, il le doit aux “French Cassettes”.

L’excellent album Gold Youth, c’est donc un peu à leur cours de français que nous le devons. Il est donc légitime que, de ce côté-ci de l’Atlantique, nous partagions notre enthousiasme pour les mélodies infectieuses et ensoleillées des Californiens. Voilà un groupe qui se met en quatre pour nous donner du bon temps. Chez les Cassettes, le fun, c’est du sérieux. Si vous ne remuez pas les orteils, si vous n’agitez pas la tête, c’est vraiment que quelque chose ne tourne pas rond chez vous. Écouter Gold Youth en boucle, c’est comme une cure de vitamines. Plus tôt vous commencerez, plus tôt vous retrouverez la pêche.