Les trésors cachés – Ep.26 : Luka – Calling All Cats Black

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Où il est question de zigzaguer entre les lampadaires, de baiser des souvenirs, de promener son spleen et d’embellir les blessures…

Dans la fraîcheur d’une nuit de mars, je somnambule au bord de l’eau. Les yeux au sol, le moral dans les chaussettes, je marche après les heures perdues. Je zigzague entre les lampadaires. Je trébuche. Je soliloque. Les canards et les amoureux se foutent de ma gueule. Je porte mon regard myope sur la ville endormie mais tu n’es pas là. L’amour est mort et ma bouteille est vide.

Dans la fraîcheur d’une nuit de mars, tu t’es barrée sans dire un mot. J’ai regardé tes fesses franchir le pas de ma porte sans esquisser le moindre geste. De toute façon, il était trop tard depuis trop longtemps. Depuis, je marche seul, la main dans le vide. J’enlace des fantômes qui te ressemblent. Je baise des souvenirs en forme de toi. L’amour est mort et mon lit est immense.

Dans la fraîcheur d’une nuit de mars, je peux me rendre invisible, intouchable, incurable. La nuit, tous les chats sont noirs. Je n’ai pas de comptes à rendre aux passants qui passent. Je peux être l’ombre de moi-même, l’ombre d’un doute, l’ombre au tableau. L’amour est mort et les étoiles ont froid.

Mon nom est Luka. Je t’aime et je te déteste. Mon amour, ma tristesse, je t’écris, je te chante. Enveloppé de toi comme d’une couverture en lambeaux, je promène mon spleen le long du temps qui coule. Il est tard et, dans la fraîcheur de cette nuit de mars qui n’en finit plus de tomber, je tremble comme un animal blessé.

Il est déjà loin le temps où… Alors, je prends ma guitare et mes doigts s’agitent sur les cordes sensibles de la mémoire. Entre mes mains, les accidents et les blessures embellissent. Même la solitude, l’horrible solitude, est un peu plus supportable.

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