Il était allongé dans son lit, silencieux, immobile. Les yeux grand ouverts, il contemplait les étoiles au plafond. Au sol, des routes cabossées et, plus loin, l’océan, immense, avec ses vagues gorgées d’aventures et de menaces. Il ne dormait pas. Au contraire, il réfrénait les bâillements et les clignements de ses yeux pour mieux profiter du voyage.

A ce stade, peu importait que tout ceci fût réel ou fantasmé. La seule réalité qui vaille la peine, c’était celle qu’il s’inventait ou celle qu’il avait lue dans ses livres de chevets. Jack London, Saint-Exupéry, donnez-moi le courage de ne pas devenir grand, dessinez-moi d’autres horizons. Il grandit pourtant, mais sans renoncer aux étoiles dans ses yeux.

La seule trajectoire qui vaille la peine, c’est celle qu’on trace et dont on ne dévie pas. Alors, il quitta sa chambre et, avec ses rêves pour seuls bagages, entreprit de croquer le monde comme d’autres croqueraient une pomme. A pleines dents, avec juste ce qu’il faut de rage et de candeur pour rester beau sans se brûler les ailes.

Devenu Radio Elvis, capitaine de navire, et rejoint par deux compagnons, il continua sa route vers de nouvelles conquêtes. On le retrouve, Juste avant la ruée, droit dans ses bottes, prêt à en découdre. Il suffirait de trois fois rien pour qu’un incendie se déclenche. Mais, par la grâce d’une écriture funambulesque, Radio Elvis se maintient en équilibre au-dessus du cratère du volcan. Incandescent et, pourtant, maîtrisant totalement la situation. Vivant, comme nous, mais juste un peu plus fort..