Mammifères, le retour gagnant de Miossec

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Christophe Miossec, mammifère parmi d’autres mammifères, est un peu comme le grand frère que je n’ai pas. Merci à lui pour ces retrouvailles émouvantes…

Miossec, mammifère chantant

Il a tant de fois bu la tasse que même ses yeux ont la couleur de la mer. Il a tant de fois perdu pied qu’on ne s’attendait plus à le revoir debout. On avait cru qu’il avait sombré. On s’était trompé. Le vieux loup de mer est encore vivant. Planté sur un récif, comme un vieux phare, comme en enfer, il se moque bien du temps qui passe, du temps qu’il fait et de l’érosion. Droit comme un i, comme Ar-Men un soir de tempête, Miossec laisse son regard naviguer au loin, bien plus loin que là où finit la Terre.

Au fond, il se souvient encore comment on respire. Sa musique avait besoin de prendre l’air et voilà qu’on le hisse à la surface. Même quand ça a l’air mort, même si on est à l’ouest, tant qu’il y a des cœurs qui battent, il y a de la musique à jouer. Il est des pays où les soleils se couchent un peu plus tard. Bref, revoilà Miossec. Il a repris des couleurs et moi, un bout de madeleine.

 

 

On y va, on y va…

On y va, on y va et on retrouve le goût des bonnes choses. Il m’avait manqué, ce grand frère un peu comme moi, un peu malfoutu, un peu maladroit. Avec lui, j’avais appris à boire et à baiser aussi parfois. Je l’avais suivi en 1964. Il m’avait perdu dans ses Chansons Ordinaires. Maintenant mes tempes grisonnent et lui, le voilà revenu de tout ce qui ne l’a pas tué. Des darons, qui l’aurait cru ? Pas nous en tout cas. Maintenant, on parle du monde que l’on ne refait pas (La vie vole), du temps qui passe et contre lequel on ne peut rien, de la mort qui nous guette (Les mouches, Les écailles), et même de paternité (Papa).

“On n’a pas fait comme on a dit. On a changé, on a vieilli”. Mais le hasard des rencontres a su nous garder jeunes. Revigoré par Mirabelles Gilis, ses cordes frottées et ses deux compères, Johann Riche à l’accordéon et Leander Lyons (guitares, basse, claviers), Miossec s’offre avec Mammifères, son dixième album, une surprenante cure de jouvence. Qui se serait attendu à trouver de l’accordéon sur un disque du breton ? Mais, de ce que peuvent bien penser les autres, Miossec est assez sage pour s’en foutre. On ne s’en plaindra pas. Bravo, vieux frère !

 

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