Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.153 : The Buttertones

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Où il est question d’écrans de fumée, de poumons gonflés, d’une flamme qui vacille et d’une inconnue à la terrasse d’un café…

On était libre et on ne s’en souvenait pas. C’était devenu banal, comme respirer ou faire du vélo. On était libre et on restait le cul posé sur un canapé à se laisser aspirer par des écrans de fumée qui cachaient mal la misère de nos vies raplaties. On était libre mais on se disait qu’on était mieux seul dans son coin, à l’abri des regards. On était libre de regarder dans toutes les directions mais on prenait notre nombril pour le centre du monde.

On était libre mais, au lieu de se gonfler les poumons d’air pur et de chanter l’amour, on passait le temps à se couper les cheveux en quatre. On était libre mais, quand d’autres sont tombés, on n’a pas voulu voir, on a tourné la tête. Le soir du 13 novembre, on regardait la télé, une bière à la main. La pizza était froide. Bientôt Secret Story ! Et, quand on a compris, il était déjà tard. Le lendemain, on a mis des bougies aux fenêtres. C’est ça, la liberté : une flamme qui vacille et qu’il faut raviver, toujours.

C’est ça, la liberté. C’est l’amour que l’on fait et l’ivresse qu’on partage. C’est nos corps enlacés, nos chants à l’unisson. C’est une envie subite d’embrasser son voisin et de dire “fuck” à la haine. C’est l’urgence proclamée à vivre un peu plus fort.

Si The Buttertones étaient Français, sur la pochette de leur nouvel album, il y aurait du pinard et la fille serait nue. Mais sinon, à L.A., à Paris ou ailleurs, leur rock a les vertus d’un remède à la mort. American Brunch est une chandelle qui brûle par les deux bouts. Le chant, presque effronté, lance des œillades intenses. La guitare est pressée, il faut vivre l’instant. Le saxophone hurlant couvre le bruit des sirènes. L’album dure moins de 30 minutes. C’est largement assez pour séduire une inconnue à la terrasse d’un café, la ramener chez soi et lui donner de l’amour dans toutes les positions. Vive le rock ! Vive l’amour ! Vive la liberté !

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