Où il est question d’amoureux du beau jeu, de pelote basque, de poisson rouge dans un bocal et d’oublier la morosité ambiante…
Amis lecteurs, piliers de comptoir, commentateurs sportifs du dimanche, amoureux du beau jeu, je ne sais pas quoi vous dire. D’un côté, la Grèce. De l’autre, le football. Non, vraiment, il y a quelque chose qui cloche. Grèce et football, ça ne va pas bien ensemble. Ils feraient mieux de jouer à autre chose, les Grecs. J’en sais rien, moi. A la pelote basque ou au curling, par exemple.
Oui, je sais, ils ont gagné l’Euro 2004… en infligeant une sévère défaite au football. Regarder un match de la Grèce, niveau émotions, c’était un peu comme regarder un poisson rouge tournoyer dans son bocal. Dix ans plus tard, la Grèce se hisse en huitièmes de finale du Mondial brésilien, où elle est éliminée aux tirs au but par le Costa-Rica. Ne nous en plaignons pas et concentrons-nous plutôt sur ce que les Grecs savent bien faire : en l’occurrence, de la musique indépendante.
Il y a quelques semaines, je vous disais tout le bien que je pensais de
Mechanimal. Dans un autre genre, Baby Guru, leurs compères du label
Inner Ear, méritent eux aussi une oreille attentive. Si les deux groupes partagent une inclinaison commune pour l’héritage krautrock, le son de Baby Guru apparaît plus coloré et optimiste. Plutôt que d’insister là où ça fait mal, Prins Obi, King Elephant et Sir Kosmiche proposent des pistes d’évasion teintées de psychédélisme et d’inspirations pop.
Fortement marqué par les années 60, leur deuxième album, Marginalia, ne réinvente peut-être pas la roue mais fait de Baby Guru un groupe crédible pour les amateurs de néo-psyché à la Tame Impala. Dans le contexte économico-social grec, ce disque, comme la qualification de l’équipe nationale en huitièmes de finale, sont autant de façons d’oublier, pendant quelques instants, la morosité ambiante.