Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.16 : Lana Del Rey

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Et, là, vous vous dites, il se fout de nous! Lana Del Rey, le groupe que les autres écouteront dans un an? Il a craqué son slip. Le clip de Video Games compte déjà plus de 10 millions de vues sur YouTube. Et d’enchaîner, décidément, il se ramollit, c’est pas parce qu’il a une angine qu’il doit se moquer aussi ouvertement de ses lecteurs. Et de claquer les talons en promettant que plus jamais on ne vous y reprendra. Vous auriez tout de même à moitié tort. S’il est vrai qu’on a tout lu, mais sans doute pas encore tout vu, ni tout bu à propos de Lana Del Rey, ce n’est certainement pas une raison suffisante pour me couper la plume sous le pied.
S’il me faut absolument vous parler de Lana Del Rey, c’est bien parce que toute la blogosphère en a déjà dit quelque chose et qu’en dépit de tout ce qui a déjà été dit, l’avis auquel je me fie le plus volontiers en matière de musique, c’est encore et toujours le mien. D’ailleurs, très régulièrement, lorsqu’on évoque la jeune américaine, c’est plutôt pour analyser son personnage que pour s’intéresser profondément à sa musique. Oui, la chrysalide Lizzy Grant, auteure douée mais un peu falote d’un album plein de promesses mais passé totalement inaperçu, s’est muée en un beau papillon à l’élégance fragile et calculée. Crinière flamboyante, lèvres pulpeuses, Lana Del Rey incarne à la perfection le charme désuet et glamour du cinéma des années 50. Pourtant, ce côté rétro ne contrarie en rien les aspirations à la modernité de la jeune chanteuse. En témoignent ses clips qui mélangent habilement images iconiques du passé et home-made vidéos narcissiques que n’importe quelle adolescente d’aujourd’hui pourrait poster sur le Net. Il y chez Lana Del Rey une réelle volonté de se mettre en scène, de raconter un récit, de livrer une autobiographie qui semble à la fois honnête, fragmentée et fantasmée.
On peut s’interroger à l’envi sur la sincérité du personnage, sur le côté spectaculaire et opportuniste de la mue, sur le fait que les lèvres de Lana Del Rey soient refaites ou non. Mais on peut aussi balayer tout cela d’un revers de la main en se disant que la métamorphose de Lizzy Grant nous a enfin permis de découvrir une artiste à la voix exceptionnelle et à l’univers savamment déconcertant, qui aurait pu sinon végéter encore longtemps dans les limbes de l’oubli. Écoutez cette voix capable de variations inouïes entre les graves et les aigus, capable de jouer sur tous les registres, c’est beau à faire damner tous les saints et, au final, tout le reste n’est que bavardage. Ecoutez Video Games, et vous serez bien forcé de convenir que c’est peut-être la plus belle chanson de l’année. Lana Del Rey a tout pour devenir la plus grande voix de notre temps et la plus grande icône pop des années 2010. L’album arrive bientôt. Préparez-vous car ce sera sûrement la première bonne raison d’aimer la nouvelle année.

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