J’ai entendu : La Souterraine, Vol. 1, 2 & 3

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Où il est question d’archéologues patients, de branleurs de génie, de tubes en puissance et d’instrumentations au poil…

Ami lecteur, réjouis-toi. A la niche, les fauves aux dents qui rayent le parquet et les empapaoutés médiatiques. Heureusement, il existe d’autres formes de vie. Moins bling-bling. Moins exposées. Et heureusement, il existe des archéologues patients et passionnés pour aller dénicher des pépites dans l’obscurité. Laurent Bajon et Benjamin Caschera, animateurs de l’émission Planet Claire sur Aligre FM et initiateurs de La Souterraine en sont de parfaits exemples.
Série de compilations d’artistes francophones sous-exposés, la Souterraine propose en téléchargement libre et gratuit des titres d’artistes de la scène pop underground française. A chaque volume, ce sont 10 artistes indépendants, auto-produits et/ou branleurs de génie qui sont mis en lumière par ces travailleurs de l’ombre. L’occasion de retrouver quelques vieilles connaissances qu’on vous recommande à nouveau (Arlt, Gontard!) et aussi de faire le plein de trouvailles. Voici à quoi ressemblerait la carte de mon souterrain :
Julien Gasc – Ma bouche sans toi n’existe pas
Guitariste d’Aquaserge et d’Hyperclean, Julien Gasc apparaît ici sous son nom propre avec une chanson habile qui mêle chant ingénu et guitares rock. Ou comment chanter avec romantisme l’innocence qui s’envole.
La Féline – Adieu l’enfance
Agnès Gayraud, alias La Féline, offre, avec Adieu l’enfance, un petit bijou de pop introspective en français. Une coldwave à la fois nerveuse et efficace, froide mais incarnée, qui s’enroule autour de vous et ne vous lâche plus.
Marc Desse – Ma Fiancée
Évidence mélodique, production efficace, guitares rugissantes, timbre de voix caractéristique… Aucun doute, c’est un tube en puissance. 
Louisville – LouisEville
S’il ne fallait garder qu’un titre, c’est sans doute LouisEville que je choisirais. Ce titre, paru en 2009, ne fait pas mystère de ses influences (“David Grubbs, The For Carnation, Smog, Tortoise, Slint, Palace, Bonnie ‘Prince’ Billy”) mais les sublime pour offrir la vision singulière et rêveuse d’une Amérique passée au prisme français. 
Hyperclean – Pénis
Allitérations évocatrices, ambiances langoureuses, instrumentations au poil, ce titre a tout ce qu’il faut pour séduire les gainsbourophiles comme moi, et même au-delà.
Chevalrex – Jamais sans ma hache
Rémy Poncet, c’est la moitié des Frères Nubuck (avec son frère Gontard!), le plus grand groupe de pop francophone sous-exposé des dix dernières années. Rémy Poncet, c’est aussi Chevalrex, ou comment te faire l’amour sans préliminaires en moins de 3 minutes chrono. Ici, il suffit d’1.46 pour te mettre à genoux.
Cliché – Hélicon
Originaire de Bordeaux, Cliché offre de nouveaux horizons à la pop made in France. Chaînon manquant entre Gainsbourg, Bashung et Air, le quatuor développe une musique poétique, aérienne et rêveuse entre chanson française et psychédélisme planant. 
Michniak – La lune nous voit
Membre fondateur de Diabologum, puis de Programme, Arnaud Michniak continue de poser des textes acérés sur fond de guitares faussement calmes. Des mots qui claquent sur des instrumentations hautement inflammables. Toujours aussi obsédant.
Rémi Parson – Tristesse
Enfermé à double tour dans une chambre exiguë, à regarder la pluie s’abattre sur les fenêtres, c’est sans doute dans ces conditions que Rémi Parson a composé Tristesse. Sinon, comment expliquer la claustrophobie troublante qui émane de ce joli titre aux allures eighties ?
(Please) Don’t Blame Mexico – Les yeux
Depuis l’album Concorde, on connaissait les qualités de songwriter et d’arrangeur de Maxime Chamoux. Il nous apparaît ici sous un jour différent. Plus intime, en piano-voix, et en français, le garçon n’a rien perdu de son sens de la mélodie.
Eddy Crampes & The No Moustache Orchestra – White Spirit
Tout un programme, se dit-on avant même d’écouter la chanson. Et, en effet, quel joyeux bordel, fantaisiste surréaliste et lucide (“Mais comment vendre des disques, si tu n’es pas déjà riche, si tu n’es pas pistonné, autant bosser chez Carrefour”). On en redemande.
Baptiste W. Hamon – Les bords de l’Yonne
Je ne connais pas les bords de l’Yonne, mais chantés par Bapstiste W. Hamon, ça donne envie d’y passer ses vacances en se rappelant du temps qui passe. Jamais la mélancolie ne nous aura paru si désirable.
Agenda :
Rémi Parson, Antoine Loyer et Chevalrex seront en concert dans le cadre de la Fête Souterraine , le vendredi 18 juillet à l’Olympic Café !

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