Où il est question du bonheur d’un peuple, d’une idole au pays, de tisser des liens et de retrouver son chemin…

Auteurs d’une superbe performance en huitièmes de finale contre les futurs champions du monde allemands, les Algériens se sont montrés à la hauteur de l’événement. Menés par l’entraîneur Vahid Haliliodzic, les Fennecs ont non seulement fait preuve de rigueur et de combativité mais aussi de qualités techniques indéniables.

Sortis d’un groupe très ouvert avec la Belgique, la Russie et la Corée, les Algériens ont fait le bonheur de tout un peuple en résistant à la Mannschaft jusqu’à la prolongation. Coach Vahid, pourtant décrié avant la compétition, est devenu une idole au pays. Je ne sais pas si ça suffira pour qu’on écrive des chansons à sa gloire mais, si tel était le cas, l’Algérie dispose d’une scène musicale riche et variée.

Pourtant, ce n’est pas à Alger, à Oran ou à Constantine que je vous emmène aujourd’hui mais bien à Istanbul. C’est au cœur de la métropole stambouliote qu’est aujourd’hui installé El Mahdy Jr, de son vrai nom El Mahdi Rezoug. Originaire de la province de Sidi Bel Abbès, Rezoug a quitté l’Algérie pour la Turquie lorsqu’il avait une dizaine d’années. En tant que producteur électronique, son travail sur les samples est aussi une manière de tisser des liens entre son histoire personnelle et les lieux qui l’ont inspiré.

Son nouvel EP, Gasba Grime, sorti début juin chez Danse Noire Records, mélange des influences nord-africaines traditionnelles avec des sonorités électro, dub, rap. Les couches s’entremêlent de façon si intriquée qu’il apparaît presque impossible de les démêler. Il y a, dans le son d’El Mahdy Jr, la même tension que dans une ville en effervescence, la même somme d’opportunités et de menaces. Comme un dédale de rues dans lesquelles on essaierait de retrouver son chemin.