Où il est question d’une faute de main, d’une audition, d’une collision d’héritages et d’un avenir à construire…
Une faute de main du gardien Akinfeev contre la Corée, une défaite aussi tardive qu’imméritée contre les Diables Rouges, une égalisation algérienne en deuxième mi-temps, cette Coupe du Monde doit quand même avoir un goût d’inachevé pour la sélection russe tant elle semblait en mesure de battre chacun de ses adversaires.
Au final, deux matchs nuls, une défaite et un retour à la maison sur la pointe des pieds pour Maître Capello et ses protégés. Il paraît que le technicien italien sera bientôt auditionné par les députés russes. A mon avis, il serait bien inspiré de faire ses valises sans demander son reste. Les Russes ne rigolent pas avec la médiocrité.
Pour ce qui est de la scène indépendante, ça ne rigole pas non plus en Russie. Je vous disais, il y a peu, tout le bien que je pensais de Manicure. Ce sont justement deux anciens membres du groupe moscovite qui sont à l’origine de la création de Trud. Plus rugueux, moins policé que son prédécesseur, Trud est sans doute “moins présentable” que son prédécesseur mais assurément plus représentatif de l’état d’esprit de la jeune génération russe.
Entre l’influence post-punk de Joy Division et une forme de nostalgie pour la musique soviétique de leur enfance, les membres de Trud pratiquent un style qu’ils qualifient eux-mêmes, assez ironiquement, de Russki Rock (rock russe). En faisant entrer en collision l’héritage musical du post-punk et l’héritage historique de la Russie d’aujourd’hui, Trud interpelle la jeunesse russe en lui rappelant qu’elle a un avenir à construire.