Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.160 : Blondbélier

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Direction la Lorraine, à la découverte de Blondbélier, un groupe qui dépoussière la chanson française avec ses textes aiguisés et ses sonorités modernes.

Ne vous embêtez pas pour moi, je ne fais que passer. Non, je ne vais pas rester longtemps. Oui, il faut qu’on avance, le temps presse. Ça pousse derrière moi.

Ah ça, vous avez raison, l’avenir n’attend pas. Les enfants sont impatients. Ils grimpent sur nos épaules pour découvrir le monde.

Nous, on les regarde grandir et tailler leur route. Voyez comme ils sont beaux, comme ils sont conquérants, mes petits. Prêts à bouffer le monde, comme nous avant et leurs enfants après eux. Et nous on est là, « poulies de transmission », avec quelques kilos et des regrets en trop. Le poids des ans, il paraît. On se foutait de la gueule de nos parents, qui ne comprenaient rien et on finit par leur ressembler un peu.

Le passé est déjà dans la voiture-balai. On a ramassé les restes, les morceaux de rêves brisés. Et il nous reste encore une demi-vie à (se) réinventer.

Le Blason : la chanson française entre héritage et modernité

Je vous parle de ça, parce que j’ai cette chanson qui me trotte dans la tête.

« C’est l’histoire d’un homme, de sa maman, de ses enfants. C’est l’histoire de la transmission. Une chanson qui flirte avec l’avant et le maintenant tout en sachant que demain a encore toutes ses promesses ».

Le groupe s’appelle Blondbélier. La chanson : Le Blason.

Un blason, vous voyez l’idée ?

On en hérite, on tâche de s’en montrer digne. Parfois, on s’en sort bien. On est même sublime, par intermittences. Et d’autres fois, on se prend les pieds dans le tapis, on trébuche, on tâte du bitume. C’est la vie, quoi, avec ses montagnes russes, ses étoiles en tutu et ses sorties de piste.

Enfin, on fait de notre mieux, faudra s’en contenter, faute de mieux. C’est ça qui compte, enfin, je crois. Et puis, ce qui a de bien avec le blason, c’est que quand on le transmet aux suivants, on le garde quand même encore un peu. C’est un truc qui nous relie, même quand on ne suit plus vraiment le même chemin.

Alors, c’est peut-être un truc de daron mais cette chanson, elle m’a touché. Presque, elle me donnerait envie de vieillir, voir ma flopée prendre son envol et sentir que ça en valait la peine. Je serais fier, bien sûr, et je me demanderais comment une mouette mazoutée a pu engendrer de si gracieux spécimens. Est-ce qu’on transmet ce qu’on est ? Ou on est ce que l’on transmet ? Tout ce qui n’est pas donné est perdu, alors…

Blondbélier, des chansons qui résonnent comme des confidences

Parfois, je me demande si je n’ai pas oublié de vivre, comme un Johnny jauni par le temps. « Et la vie passe », chante Martin Lardé dans une autre chanson de Blondbélier dont j’ignore le titre, mais pas l’écho. Là, je commence à me demander si le mec n’écrit pas ses chansons pour moi. Bon, en tout cas, ça résonne.

« Blondbélier, c’est nécessairement poétique, juste ce qu’il faut pour que chacun, chacune, puisse s’y reconnaître ». C’est mélancolique et chaleureux à la fois, ancré dans une tradition de chanson française et porté vers l’avenir avec des sonorités rock/electro.

Vous en prendrez bien une dernière pour la route ?

Voilà « Je suis déchiré » et ces lignes : « Ma vie sous l’emprise de vos prouesses, je plonge dans les vagues de vos récits. Je me voile dans l’ombre de vos lumières ». N’est-ce pas une définition quasi parfaite de l’état du chroniqueur musical ?

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