Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.25 : Bear Cavalry

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Lorsque je me suis assis ce soir devant l’écran d’ordinateur qui me fait face, j’avais dans la tête une bonne poignée d’idées de chroniques musicales à vous proposer. Et voilà qu’après un petit tour sur un site musical britannique hautement recommandable (http://www.amusicalpriority.co.uk), je ressors, le cerveau complétement tourneboulé par un groupe dont je n’avais jusqu’alors jamais entendu parler. Il y a des groupes qui vous inspirent un “pfff” dégoûté; d’autres encore, un “mouais” guère convaincu; il y a ceux qui vous arrachent un “pas mal” d’encouragement et, enfin, ceux qui vous font pousser sur la face une tête de smiley rigolard et qui font sortir du fond de vos tripes un “Whaooouuuhh, ça, c’est de la méga-bombe”. C’est clairement dans cette dernière catégorie que je rangerais les bien-nommés Bear Cavalry. C’est d’ailleurs bien la seule case dans laquelle on peut ranger ces joyeux lurons tant, musicalement, ce qu’ils proposent est un joyeux fourre-tout complexe, audacieux, hautement jubilatoire qui devrait faire s’arracher les cheveux à bon nombre de journalistes étiquettophiles.

Jusqu’à aujourd’hui, je croyais naïvement que Gosport était une chaîne de magasins de sport destinée à fournir au quidam bedonnant tout équipement utile à la réalisation de ses bonnes résolutions de nouvelle année. Eh bien, figurez vous que c’est aussi une ville située sur la côte Sud de l’Angleterre. Voilà assurément de quoi épater votre belle-mère au prochain repas de famille. C’est bien beau, me direz-vous, impatients que vous êtes, mais qu’y a-t-il donc de si remarquable à Gosport qui vaille la lecture de ce regrettable et fastidieux paragraphe? Nous y voilà! Gosport était jusqu’à aujourd’hui une ville côtière célèbre pour son musée de l’artillerie navale, Explosion!. Désormais, c’est une autre explosion, musicale cette fois,  qui va enflammer la paisible bourgade et, bientôt, le reste du monde. Loin de moi l’idée de partir dans une critique va-t-en guerre de certains groupes que je me suis par ailleurs promis de laisser en paix cette année, mais il faut bien reconnaître que, contrairement à Foster The People (oops!), Bear Cavalry est d’une originalité, d’une inventivité et d’une imagination débordantes.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter leur premier EP, Maple Trails. Quatre morceaux seulement et, pourtant, ça part dans tous les sens. D’un morceau à l’autre, bien sûr, mais aussi et surtout à l’intérieur d’un seul et même titre. Il n’y a plus qu’à  se laisser embarquer de surprise en surprise avec notre tête de smiley débile. Tout y passe. Les quatre membres  de Bear Cavalry utilisent pas moins de sept instruments différents pour créer un son qui fusionne habilement rock indé, post-rock, électro et musiques du monde. Le plus étonnant, c’est que, loin d’être un collage plus ou moins harmonieux d’influences diverses, la musique de Bear Cavalry sonne comme un ensemble unique et extrêmement cohérent, rapidement identifiable et irrésistiblement jouissif. C’est, sans aucun doute, la patte d’un futur très grand groupe. Qu’on se le dise dans les chaumières!

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