Barbarie Boxon : Ciel Bleu sur la chanson francophone (par Tristen)

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Quand Barbarie Boxon envoie son Ciel Bleu, c’est l’ami Tristen qui se change en Monsieur Météo pour nous donner la température de ce nouvel EP.

Balaise, Barbarie Boxon ?

« Balaise »… voici le premier mot que l’on entend sortir de cet EP dense et passionnant des Belges Barbarie Boxon. Le décor est posé !

Mais rentrons dans le vif du sujet.

La première chanson, Falaise, a connu plusieurs formes au fil des années, toutes intéressantes à mon avis ; comme quoi peu importe l’habillage, quand une chanson est bonne, elle est bonne ! En l’occurrence une chanson un peu fofolle, sorte de grand écart entre variété cinématographique gainsbourienne et métal grandiloquent et majestueux.

La chanson Ciel Bleu, ce bijou classieux, nous pousse à observer ce qui nous entoure, à voir les choses, mais surtout à voir derrière les choses. Pourquoi ce ciel est-il d’un bleu si amical ? Faut-il voir les choses telles qu’elles semblent être ou se demander si elles ne seraient pas que « poudre aux yeux » ?

Par exemple, ai-je réellement écrit moi-même ces dernières phrases, dignes d’une dissertation de classe de troisième,  ou les ai-je copiées-collées d’une interview de Christophe Maé expliquant sa chanson « Il est où le bonheur » ? Je vous laisse seul juge et préfère arrêter cette tirade métaphysique en vous laissant écouter la chanson, clippée ici :

Chanteuse coquelicot et conteur masticatoire

Si les textes sont éminemment bien écrits, les interprétations sont tout aussi prenantes. Il est donc temps de parler de ces deux chanteurs, aux voix si différentes et si complémentaires.

Barbara Malter Terrada, c’est le chant du coquelicot, avec une voix qui peut faire penser à… Barbara, mais en moins torturée, avec un lyrisme plus fragile. Thierry Bodson, lui, c’est le conteur, l’acteur, celui qui mastique chaque mot comme si c’était un mets délicieux, et qui délivre son message paré de ses plus beaux atours. Cela fait plaisir d’entendre des chanteurs qui croient en ce qu’ils chantent, sans beugler, ou à l’autre extrême, sans shoegazer, ce qui est assez répandu dans la chanson française branchée actuellement.

Là, chaque mot est délivré par le duo avec tout le plaisir charnel que peut procurer la langue française. Et les mots forment des phrases, pleines de sens, pleine du sang vital dont j’ai besoin comme auditeur…

Un bazar foutraque… et bientôt un album ?

Cette analyse du groupe en studio serait incomplète sans évoquer les arrangements, somptueux, du génial ours réalisateur de l’album, distillateur de trouvailles et exhausteur de musique qu’est Gil Mortio. Si la musique de Barbarie Boxon relève parfois de cette joie du bazar foutraque où le propos n’est pour autant jamais perdu mais toujours centré, c’est beaucoup grâce à lui.

Revenons à nos moutons bruxellois, l’EP continue avec (Baiser) La Mort, qui aurait pu figurer dans la BO de la saison 3 de Twin Peaks… sauf que là on serait plutôt dans un road trip parcourant les champs de colza de la Wallonie en mode déglingo.

L’EP se termine avec La Ville, discrète… trop discrète ? Elle me semble moins forte que les 3 précédentes chansons. Dommage, car le crime était parfait.

Il me tarde donc d’entendre l’album complet, qui promet d’être marquant dans le petit univers de la chanson française.

En attendant, allez les voir sur scène (ou réclamez les dans votre ville), buvez une bière – belge – avec eux, et écoutez-moi cet EP, ample, généreux, éclatant.

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