J’ai interviewé : Mia April

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Au petit jeu des bilans de fin d’année, je suis toujours d’avis que faire un top 100 des disques de 2012 est une entreprise sans queue ni tête. Par contre, dire que l’album de Mia April est à peu près ce qu’on fait de mieux pour se balancer intelligemment le samedi soir est une vérité qu’il est difficile de nier (cf J’ai entendu : Mia April – Faster). Puissant, sexy, obsédant, l’univers de la lyonnaise va vous faire décoller de votre siège et vous envoyer à Mach 3 dans la stratosphère…


Quels sont tes premiers souvenirs musicaux?
Les premières empreintes qui m’ont façonnée en tant que public dès l’adolescence étaient les images de Woodstock et particulièrement le concert des Who. Ensuite mes premières sensations incroyables ont été celles ressenties lorsque j’ai assisté à de vrais concerts ! En chair et en sons ! Ce sont mes vrais premiers souvenirs musicaux en tant que tels, tout le reste n’était qu’anecdotique…
Quels sont les artistes qui t’ont inspirée et qui t’ont donnée envie de te lancer dans la musique?
Je crois que ce sont vraiment les Yeah Yeah Yeahs, qui m’ont aspirée définitivement vers la scène, le studio et cet univers. Bien sûr ils n’étaient pas les seuls mais il était plus facile pour moi de m’identifier à Karen O qu’aux frères Dewaele de Soulwax que j’appréciais et apprécie pourtant tout autant, par exemple.
Comment est né le projet Mia April?
Il est né après d’autres expériences dans des groupes que j’avais formés à tendance rock… Mais je me suis aperçue que je n’étais pas faite pour partager le pouvoir et la création. J’ai toujours été solitaire dans mon univers et je ne laisse pas facilement s’immiscer d’autres personnes… même les propres collaborateurs que j’ai pourtant choisis…
Est-ce que le titre de l’album fait référence à la vitesse à laquelle tu as développé le projet?
Clairement oui ! J’ai mis du temps à savoir qui j’étais et qui était Mia April, mais une fois décidé, rien ne devait plus me freiner et surtout pas moi ! Cet album est un peu mon cri de guerre, mon étoile du berger…
Comment définirais-tu ton style musical?
Je ne vous cache pas que j’ai beaucoup de mal à me classer précisément. Parfois, dans un même morceau quand je compose, je peux penser aux Stones, aux Scissor Sisters et à Phoenix en même temps sans que cela ne puisse s’entendre ou se détecter au final. En définitive, je peux juste vous dire qu’il y a dans ma musique des ondes new wave, une énergie rock et une esthétique plutôt électronique, mais pour le style à proprement parler … difficile de le définir … j’espère juste que c’est la musique du plaisir, du mouvement, de l’énergie et d’une certaine forme d’amour impudique…
J’ai lu que tu revendiquais aussi bien l’influence de Madonna que celle des Yeah Yeah Yeahs. Te considères-tu comme une artiste indépendante? Et la distinction entre musique mainstream et musique indépendante a-t-elle encore un sens selon toi?
A vrai dire, dans ma musique, j’espère que cette scission n’a plus ou pas de sens, car : oui je suis une artiste indépendante, ce qui me permet de ne pas me faire taper sur la tête et les côtes jusqu’à entrer dans le moule “media dégradable” qui payera le salaire des pontes de l’industrie du disque, mais en même temps je fais de la musique qui peut et doit plaire au plus grand nombre de personnes. Il est un postulat étrange dans la milieu de la musique et du divertissement, c’est que : pour qu’un projet plaise, il faut impérativement qu’il soit vidé du maximum de sa matière et de son sens, je ne crois pas en cette vérité et les contre-exemples sont trop nombreux pour que cette farce soit une vérité inébranlable.
J’ai cru comprendre qu’il n’existait pas de version physique de l’album. Pourquoi ce parti pris? 
Je m’inscris plus dans le futur que dans le passé. Quoi qu’on en pense, dise, ou ressente, le disque est mort, comme la lessive à la main ou le téléphone filaire… Que doit-on faire ? Vivre comme de vieux rabat-joies en brandissant la même réponse à tous nos problèmes : c’était mieux avant ! Ou accepter le monde et composer avec ? Mon label est de cet avis, et pour les collectionneurs, il y aura des vinyles pressés à partir d’un certain nombre de ventes de mon album en digital …
Quelles sont les prochaines étapes pour toi?
Défendre cet album partout, sur la scène. En France bien sûr mais aussi en Europe et dans le monde, le plus vite et fort possible ! Et puis mon second album que je commence et qui, cela vous étonnera sûrement, ne mettra pas longtemps à voir le jour !
Et la question de saison à 100 balles (à laquelle je suis incapable de répondre moi-même), quel est ton album préféré en 2012?
Je vous dirais bien que c’est celui de M83, Lana Del Rey ou Gold Panda mais honnêtement l’album que j’ai eu le plus de plaisir à écouter : c’est le mien… tout artiste qui prétendra le contraire est un menteur … 

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