J’ai entendu : Stuart Warwick – The Butcher’s Voice

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Quand on aime la musique comme je l’aime – beaucoup, à la folie, passionnément – découvrir des artistes ou des albums avant les autres devient vite une quête de tous les instants. Chaque jour, avant, pendant et après le travail, je butine dans tous les coins, petit papillon mélomane. Inlassablement, je me laisse dompter par ce besoin irrépressible. Rien à faire, c’est plus fort que moi. Quand je n’ai pas ma dose, je pleurniche, je ronchonne, je dépéris. Je ne suis qu’un putain de junkie accro à la musique. Pour elle, je donnerais ma vie, corps et âme. Je me consumerais pour quelques notes mélodieuses extraites d’une guitare ou d’un piano. Je ne suis qu’un ivrogne notambule noyé dans des rivières d’accords et d’harmonies. Si vous me tendez la main, je vous emmène avec moi. Je vous ferai partager ce bonheur simple et immense dans lequel je nage en quasi-permanence. Circonstance aggravante, voilà que certaines personnes, informées de ma mélomanie maladive, viennent nourrir ma dépendance. Même plus besoin de chausser mes bottes de sept lieues pour partir en collecte, les trésors m’attendent désormais sur le pas de ma porte ou, comme nous sommes au vingt-et-unième siècle, dans ma boîte mail. C’est ainsi que, le mois dernier, j’ai découvert Stuart Warwick et son album, The Butcher’s Voice, qui sortira, si toutefois nous échappons à la fin du monde, le 14 janvier prochain.
Je suis bien obligé de le reconnaître : je n’avais jamais entendu parler de Stuart Warwick avant qu’une main baladeuse ne vienne me glisser sa musique dans les oreilles. Grand bien lui en prit car, à l’écoute de The Butcher’s Voice, je me suis senti tout chose et mon petit monde personnel s’en est trouvé considérablement enrichi. Alors que sites et magazines musicaux sérieux en sont encore à tirer le bilan de l’année en cours, je puis d’ores et déjà  vous annoncer que le deuxième essai de Stuart Warwick sera l’une des plus belles choses que vous écouterez en 2013. Je suis venu du futur pour sauver votre fin d’année pourrie. Sortez vous les doigts de la dinde de Noël et allez vite écouter cette petite merveille. Celui qui a débuté sa carrière sous le nom de Jacob’s Stories offre ici un trésor de pop élégante et richement arrangée. Là où son prédécesseur, The Ordeal, restait dans la retenue et le minimalisme, The Butcher’s Voice assume une certaine luxuriance. Non seulement la pureté de la voix de Warwick est exceptionnelle mais sa capacité à s’aventurer en dehors des sentiers battus, aussi bien en ce qui concerne la musique que les paroles, fait de lui l’un des artistes les plus intéressants du moment. Traversé par le thème récurrent de l’identité sexuelle, The Butcher’s Voice est sans conteste une œuvre forte et originale. Secret encore assez bien gardé, même s’il a attiré l’attention de Marc Almond ou encore Bat For Lashes, Stuart Warwick est, avec ce nouvel album, à l’aube d’une reconnaissance plus large et amplement méritée.  C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite… Ça et le droit de ne plus être comparé à Thom Yorke !

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