Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.27 : Anna Aaron

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Pour celles et ceux qui comme moi pensaient que Bâle était un trou perdu, il est plus que temps de faire amende honorable et de remettre la Bâle au centre. Non seulement, la troisième ville de Suisse peut s’enorgueillir des bonnes performances européennes de ses joueurs de balle au pied et tout le monde ne peut pas en dire autant. Bâle est aussi un haut lieu de l’art contemporain. Patrie de l’artiste plasticien Jean Tinguely, la ville accueille chaque année Art Basel, l’une des plus grandes foires internationales d’art contemporain. Mais ce qui justifie plus que tout cette introduction à cent balles, c’est la marque indélébile qu’a posée sur moi une jeune chanteuse bâloise: Anna Aaron. Plusieurs semaines déjà que mon cœur s’emballe à l’écoute de son album Dogs in Spirit, qui sera disponible en France à compter du 23 janvier prochain. Plusieurs semaines que je meurs d’envie de vous en parler, sans trouver ni le temps ni l’angle d’attaque adéquat, alors je saisis la balle au bond pour vous livrer mes impressions sur un disque et une artiste qui devraient bientôt faire complétement chavirer la presse musicale.
Dès la première écoute, j’ai été happé par l’univers singulier et hautement évocateur d’Anna Aaron. Il faut dire que l’album démarre en trombe avec Elijah’s Chants et son chant scandé posé sur des rythmes primitifs et rehaussé par des chœurs d’une beauté crépusculaire. On ne pouvait rêver meilleure entrée en matière. Il faut une sacrée personnalité pour débuter un disque avec un titre aussi surprenant et viscéral. La suite de l’album ne dément pas cette première impression. Quel que soit le terrain vers lequel la jeune chanteuse nous entraîne, la perfection est toujours au rendez-vous et l’auditeur va de surprise en surprise. Que ce soit The Drainout, un morceau tout en volupté dans lequel la trompette d’Erik Truffaz vient ajouter ses notes plaintives à la complainte douloureuse d’Anna, ou encore The Passion, a capella magistral, petite merveille d’harmonies vocales, interlude aussi magnifique qu’inattendu avant de repartir de plus belle et de culminer encore avec des morceaux plus rock comme King of The Dogs ou le protéiforme In The Devil’s Camp, la voix d’Anna Aaron semble capable de jouer sur toutes la gamme des émotions. Le travail sur les harmonies vocales est tout bonnement époustouflant. Bref, Dogs in Spirit est un chef-d’œuvre, un disque de magie noire qui réussit l’exploit improbable d’insuffler de la lumière dans les ténèbres. 
Nul doute que l’on reparlera d’Anna Aaron mais, en attendant, je vous invite à écouter et à acheter le disque et à découvrir Anna en concert. Une tournée française est prévue prochainement. Si elle passe par chez vous, ne la manquez sous aucun prétexte, sinon vous aurez affaire à moi…

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