Lorsque je me suis assis ce soir devant l’écran d’ordinateur qui me fait face, j’avais dans la tête une bonne poignée d’idées de chroniques musicales à vous proposer. Et voilà qu’après un petit tour sur un site musical britannique hautement recommandable (http://www.amusicalpriority.co.uk), je ressors, le cerveau complétement tourneboulé par un groupe dont je n’avais jusqu’alors jamais entendu parler. Il y a des groupes qui vous inspirent un “pfff” dégoûté; d’autres encore, un “mouais” guère convaincu; il y a ceux qui vous arrachent un “pas mal” d’encouragement et, enfin, ceux qui vous font pousser sur la face une tête de smiley rigolard et qui font sortir du fond de vos tripes un “Whaooouuuhh, ça, c’est de la méga-bombe”. C’est clairement dans cette dernière catégorie que je rangerais les bien-nommés Bear Cavalry. C’est d’ailleurs bien la seule case dans laquelle on peut ranger ces joyeux lurons tant, musicalement, ce qu’ils proposent est un joyeux fourre-tout complexe, audacieux, hautement jubilatoire qui devrait faire s’arracher les cheveux à bon nombre de journalistes étiquettophiles.
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter leur premier EP, Maple Trails. Quatre morceaux seulement et, pourtant, ça part dans tous les sens. D’un morceau à l’autre, bien sûr, mais aussi et surtout à l’intérieur d’un seul et même titre. Il n’y a plus qu’à se laisser embarquer de surprise en surprise avec notre tête de smiley débile. Tout y passe. Les quatre membres de Bear Cavalry utilisent pas moins de sept instruments différents pour créer un son qui fusionne habilement rock indé, post-rock, électro et musiques du monde. Le plus étonnant, c’est que, loin d’être un collage plus ou moins harmonieux d’influences diverses, la musique de Bear Cavalry sonne comme un ensemble unique et extrêmement cohérent, rapidement identifiable et irrésistiblement jouissif. C’est, sans aucun doute, la patte d’un futur très grand groupe. Qu’on se le dise dans les chaumières!