J’ai entendu : Andrew Jackson Jihad – Christmas Island

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Où il est question de sapin squelettique, de tarte dans la gueule, de merdes qui collent aux basques et de coup de cutter sur un mannequin…

Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel, avec tes grosses joues roses et ton bonnet à pompon, n’oublie pas de rentrer le ventre. Sinon, avec tout ce que tu t’envoies, tu resteras coincé dans le conduit de ma cheminée et, au petit matin, il n’y aura rien au pied du sapin squelettique.

Petit Papa Noël, mercredi, au centre commercial, je t’ai vu faire sauter des petits enfants sur tes genoux… au moins une demi-douzaine de fois. T’avais jamais la même gueule. Du coup, ton histoire, j’y crois pas vraiment, mais, comme on sait jamais…
Petit Papa Noël, je sais bien que j’aurai pas une console dernier cri ni un avion radio-commandé. Maman, ça fait un bail qu’elle s’est barrée, et Papa, vu comme il picole, si je reçois pas une tarte dans la gueule, je pourrais déjà m’estimer heureux. Ce qui serait vraiment chouette – enfin, si t’as le temps – ce serait une île déserte, rien qu’à moi. Pour te remercier, je l’appellerais Christmas Island.

J’y mettrais mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs. J’y mettrais toutes les larmes que je retiens, toutes les lames qui me lacèrent. Je me débarrasserais de toutes les merdes qui me collent aux basques. Et je chanterais, en souriant, combien le monde dans lequel je vis est pourri jusqu’à l’os.

La vraie vie, c’est pas comme les publicités qui passent à la télé. Dans la vraie vie, les gens n’ont pas les dents blanches et ne rigolent pas comme des cons, à s’en faire péter les mâchoires. Dans la vraie vie, tout part en couille et ça s’arrête jamais. Christmas Island, c’est la même chose. C’est beau et c’est tragique comme un coup de cutter sur un mannequin. C’est Noël et le Père Noël est en train de gerber dans le caniveau.

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