Où il est question de nos folles espérances, de nos blessures, de nos fuites et de nos prochaines fois…

Femme qui passe, que l’on croise et qui emporte avec elle nos folles espérances. Femme qui reste et que l’on aime pour une heure ou pour une vie. Femme des mille et une nuits, femme aux mille et une vies, femme aux mille visages. Femme, si tu étais un homme, tu serais capitaine, conquérant, tortionnaire, homme à femmes, homme infâme et le monde serait un champ de bataille sans toi pour panser nos plaies ou guérir nos blessures.

Femme, c’est toi qui donnes naissance au futur. Tu es partout, tout le temps et nous, hommes, ne sommes que spectateurs, intermittents du spectacle. Nous ne savons que fuir de tous les côtés jusqu’à ce que tu nous répares, jusqu’à la prochaine fois. Femme, tu mérites qu’on t’écrive des romans, des poèmes, des chansons.

Femme, avenir de l’homme, c’est à toi qu’Ibrahim Maalouf rend hommage à travers son nouvel album, Red & Black Light. Sa musique parle des femmes comme seuls les hommes qui aiment les femmes peuvent en parler : avec gourmandise devant toutes les nourritures spirituelles qu’elles ont à offrir, et avec fascination devant tous les mystères qu’elles recèlent.

A toutes ces femmes qui nous enchantent, nous surprennent et forcent notre respect, Ibrahim Maalouf offre un disque à la fois complexe et étonnamment léger, presque dansant. Comme pour mieux cerner les multiples facettes de son sujet, Red & Black Light serpente allégrement entre les styles. Le jazz du trompettiste y taquine l’électro, chatouille la pop et va même jusqu’à s’inviter chez Beyoncé. D’un bout à l’autre du voyage, le disque est maîtrisé, métissé, toujours captivant et résolument moderne. De quoi rendre philogynes les machos les plus obtus… et mettre les hommes et les femmes d’accord une bonne fois pour toutes.