J’ai écouté, j’ai pas aimé : The Arctic Monkeys – Suck it and see

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Revoilà les Arctic Monkeys! Branle-bas de combat, ils sont de retour. Toute la presse rock est en ébullition. En 3 albums, la bande d’Alex Turner est passée du statut de phénomène venu de nulle part à celui de valeur sûre du rock. On attend leurs albums comme on attend la sortie d’un grand cru ou comme votre femme attend les soldes. Impatiemment, fébrilement, fiévreusement. Prêt à se ruer chez le disquaire dès le jour de parution. Mais, à l’écoute de Suck it and see, le sentiment qui prédomine est la déception.
Bien sûr, on ne peut pas enlever à Turner son sens de la chansonnette bien construite, efficace, qui sent bon les sixties  avec juste ce qu’il faut de modernité pour ne pas virer au pastiche. Mais sur ce disque, les Arctic Monkeys semblent se contenter du minimum. Les ballades sont très agréables à entendre mais n’offrent rien de transcendant. Si elles rappellent certains extraits de Humbug, leur précédent opus, aucune ne s’élève au niveau de Cornerstone qui m’est restée gravée en mémoire pendant des mois. Déjà Humbug, sous la houlette de Josh Homme, marquait le passage à un son plus américain, avec ses grosses guitares en avant. Une évolution regrettable, tant Turner est à l’aise quand il sonne british comme l’ont si bien démontré son mini-album solo Submarine ou, plus loin, le brillantissime side-project The Last Shadow Puppets. Évidemment, on n’attend plus que les Arctic Monkeys nous ressortent les chansons rentre-dedans des deux premiers albums. Un changement de cap était bien entendu inévitable pour assurer la pérennité du groupe. Mais l’américanisation du son des Arctic est musicalement catastrophique. En témoigne le choix du premier single, Brick by Brick, sans doute leur pire chanson à ce jour avec ses guitares bien grasses et ses paroles répétitives. Carrément indigeste.
En résumé, un album qui serait plus que correct pour un groupe quelconque. Mais, des Arctic Monkeys, on est en droit d’attendre davantage. C’est un peu comme si Turner s’amusait avec ses potes et qu’il réservait ses meilleures inspirations à ses projets parallèles. A mon avis, s’ils continuent dans la même veine, les Arctic sont amenés à descendre de leur piédestal et à rentrer dans le rang. Il me semble que l’incommensurable talent de songwriter d’Alex Turner est désormais plus à même de s’exprimer dans un contexte plus intimiste. En gagnant en maturité, Turner a affiné ses compositions et son style convient de moins en moins à l’énergie rock d’un groupe. L’évolution logique, à ce point, serait la fin des Arctic Monkeys et l’apogée de la carrière solo d’Alex Turner. On en est presque à l’espérer…

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