Où il est question de ne pas rougir, de Safet Susic, des Beastie Boys et de joie de vivre…
La Bosnie-et-Herzégovine n’est pas passée loin de la qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Cette toute jeune nation – la plus jeune de la compétition – aurait d’ailleurs dû être l’adversaire de la France hier, si l’arbitrage du match contre le Nigéria lui avait été plus clément.
Entraînés par l’ancien joueur du PSG Safet Susic et emmenés par l’ex-Lyonnais Pjanic et l’attaquant Edin Dzeko, les Bosniens n’ont pas à rougir de leur tournoi. Ils n’ont pas à rougir non plus de la qualité de leur scène musicale qui, outre les groupes de musique traditionnelle, présente aussi des artistes éclectiques, aussi à l’aise avec les musiques actuelles que Pjanic balle au pied.
Groupe emblématique de la scène bosnienne, Dubioza Kolektiv apparaît comme le trait d’union entre tradition et modernité. Prenez les Beastie Boys, ajoutez-y une dose de tradition balkanique et vous aurez une idée assez précise de ce à quoi ressemble Dubioza Kolektiv. Le groupe, né en 2003, mêle dans un même élan joyeux et engagé musique traditionnelle, rock, electro, reggae et hip-hop. Et, aussi inconcevable que ça, puisse paraître, la mayonnaise prend.
En remodelant à sa sauce les formes de la tradition musicale balkanique, le collectif s’est forgé une identité forte. Cette idée d’un nouveau départ, sur les vestiges du passé, est d’ailleurs constitutive du cheminement de Dubioza Kolektiv puisque le groupe s’est construit en dépassant son histoire, marquée par la guerre et les bombardements de Sarajevo. C’est sans doute là aussi qu’ils vont puiser cette énergie et cette joie de vivre communicatives. Sur scène comme sur disque, la formation bosnienne est un groupe à découvrir de toute urgence.