Qui a dit que les Etats-Unis n’étaient pas un pays de football… enfin, de soccer ? On n’a pas vu la même Coupe du Monde alors. Car, en plus d’arborer les plus beaux maillots de la compétition, les Américains ont aussi proposé un jeu séduisant, compensant leurs faiblesses techniques par un entrain et une combativité sans faille.

Même menée 2-0 en prolongation contre la Belgique, après que Tim Howard a battu le record d’arrêts dans un match de Coupe du Monde, l’équipe américaine a continué à donner des sueurs froides aux Diables Rouges et à leurs supporters. Si ça, c’est pas du fighting spirit, alors c’est vraiment que j’y connais rien.

Pour ce qui est de la musique, en revanche, la bonne santé américaine n’est plus à prouver. Pas évident, dans ces conditions, de sortir un groupe du lot. Pourtant, les Californiens de Kan Wakan tirent clairement leur épingle du jeu et pourraient s’imposer très vite comme la coqueluche de la presse musicale indépendante. D’ailleurs, HBO ne s’y est pas trompé en choisissant un des titres du trio pour sa campagne de communication.

Avec ses compositions rêveuses, ses arrangements luxuriants et la belle voix soul de Kristianne Bautista, la musique de Kan Wakan échappe aux classifications hâtives. Elle n’entre pas dans un genre particulier, pas plus qu’elle ne correspond à des formats radio standards. Moving On, le premier album du groupe, ne se limite d’ailleurs pas à une collection de singles mais, au contraire, offre une cohérence et une identité fortes sur la longueur. 

Kan Wakan véhicule des ambiances, crée une atmosphère dans laquelle l’auditeur est invité à se plonger corps et âme. Le groupe basé à Los Angeles évite la facilité et s’attelle à aller chercher le mélomane le plus exigeant dans ses derniers retranchements sans, pour autant renoncer à un sens indéniable de la mélodie. Avec un compositeur aussi talentueux que Gueorgui Linev et une chanteuse comme Kristianne Bautista, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher Kan Wakan de tutoyer les sommets.