Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.20 : The Civil Wars

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Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, comme disait un certain Eddy, qui, en vérité, s’appelle Claude, je suis tombé, il y a quelques jours, au hasard de mes pérégrinations, sur un duo américain absolument sensationnel. Et, de fait, ils font déjà sensation aux États-Unis, puisque le prestigieux LA Times a classé leur premier album, Barton Hollow, parmi les 10 meilleurs disques de l’année 2011. The Civil Wars, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, se sont fait connaître grâce au passage de l’un de leurs titres, Poison & Wine, dans un épisode de la série Grey’s Anatomy, série, soit dit en passant, que je ne regarde pas au motif qu’aucune série hospitalière ne saurait égaler la cultissime Clinique de la Forêt-Noire. Toujours est-il que, le lendemain de la diffusion, des milliers d’internautes se précipitaient devant leur écran pour rechercher le morceau en question, découvrant, médusés, que le duo ne s’en était pas tenu à ce seul fait d’armes mais présentait un nombre certain de compositions de haute volée tout à fait à même de charmer le plus insensible des internautes.
John Paul White, ou Jean-Paul Blanc si vous tenez absolument à ce que nous en restions aux stricts confins de la francophonie la plus obtuse, et Joy Williams, qui, d’après mes informations, n’a rien à voir avec les joueuses de tennis du même nom, se sont rencontrés lors d’un atelier de songwriting. Ils menaient, bon an mal an, chacun de leur côté, une paisible et relativement confidentielle carrière solo, lorsqu’un destin facétieux les a réunis dans une salle, en compagnie de quelques autres auteurs-compositeurs, à plancher sur les chansons d’un groupe dont l’Histoire oubliera probablement le nom. Et, croyez-le ou non, c’est tellement beau que même les plus rustres d’entre vous en auront la larme à l’œil. Ils ressentirent l’un pour l’autre une sorte de coup de foudre musical. Fermez les yeux et imaginez vous la scène. Le voilà, cheveu fou, regard pétillant, barbiche frémissante, qui s’avance guitare à la main et commence à chanter d’une voix grave et sensuelle. Et, elle, happée par la force virile de la voix de Jean-Paul, qui ne peut s’empêcher de l’accompagner, apportant à l’ensemble une touche de beauté et de délicatesse. Un attelage aussi émouvant qu’infernal venait de voir le jour en cet instant de grâce. Comme s’ils étaient faits l’un pour l’autre et qu’il suffisait d’une étincelle pour allumer le feu, comme disait un certain Johnny, qui, en vérité, s’appelle Jean-Philippe.
Et, de fil en aiguille, ils écrivent, ils composent une chanson, puis deux, puis d’autres encore. Ils chantent le couple, l’amour et ses déboires, comme deux amants entraînés dans une folle cavalcade. Leurs deux voix s’entremêlent, s’enlacent, s’embrassent et, parfois, ne font plus qu’une. Nul besoin de fioritures. Le minimalisme est un écrin qui sied à merveille à leurs compositions fragiles. Armés d’une simple guitare, ils sont capables de vous attraper par le cœur et de ne plus vous lâcher pendant des jours et des nuits entières. Il y a une sorte de magie noire irrésistible dans leur musique. En Europe, l’album ne sortira qu’en mars prochain. Achetez-le! Et si leur musique vous laisse insensible, je vous rembourserai personnellement…

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